Producteur de renom, cet allemand exilé au Chili (ne me demandez pas pourquoi) a pour habitude, lorsqu'il n'est pas derrière les consoles et notamment pour préparer le prochain album des petits français de Holden (groupe que nous aimons bien d'ailleurs), de sortir sa panoplie d'amuseur public, en publiant quelques albums de compositions originales et en l'occurrence, de ce que l'on appellera dans un premier temps des remixes bien que, comme vous allez le constater, le terme soit totalement impropre en la circonstance.
Disons plutôt que ce Around The World contient des réinterprétations de titres plus ou moins connus à la façon de Señor Coconut, autrement totalement décalées sur des rythmes de salsa et de chacha à la façon, finalement des versions tout aussi exotiques de quelques perles new wave de nos Nouvelle Vague nationaux.
Ainsi, nous trouverons le fameux "Around the world" de Daft Punk qui donne son titre à l'album (et de façon très juste, tant le mélange est cosmopolite), mais aussi une version très langoureuse de "Sweet dreams" d'Eurythmics, un étonnant "Da Da Da (Ich lieb' Dich nicht, Du liebst mich nicht aha aha aha)" de ses compatriotes allemands de Trio et j'en passe et des pires.
Car si ces trois premiers titres sont pour le moins prometteurs, on finit quand même un peu par s'ennuyer tout au long de ce recueil de reprises bariolées et délirantes. Pourtant, on a envie d'y croire, de s'amuser à écouter ces reprises autant que le Senor et ses ouailles a dû le faire en les enregistrant.
Pourtant, cela tourne un peu trop souvent à la blague de potache et si on s'amusera toujours à faire écouter quelques titres ça et là à quelques amis, il faut reconnaitre que cet album n'est pas voué à faire date ni dans l'histoire de la musique latine, ni dans celle de la pop musique.
Au milieu de cet amusant et récréatif exercice de style, on prendra néanmoins un certain plaisir à redécouvrir "Kiss" de Prince ou encore une version ultra kitch de "Dreams are my reality" (je vous l'accorde, elle l'est déja au départ) que l'on croirait sortie de la bouche de Sacha Distel à l'époque bénie des Carpentier.
Quoi qu'il en soit, "Around the world" en version cuivres et xylophone vaut son pesant de maracas et ce Around The World, l'album, est sûrement bien parti pour obtenir le titre de l'album le plus drôle de l'année et trouvera sa place dans toutes les bobonières (sic) qui se respectent, pour animer de folles soirées entre amis, aussi efficace qu'une partie de lapins crétins ! |