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Café de la Danse  (Paris)  9 février 2009

Avec la BO des Chansons d’Amour (film de Christophe Honoré) et son récent album 33 Tours, le jeune Alex Beaupain se retrouve à la tête d’un joli petit répertoire… qui fait aisément la nique aux cadors de ce qu’on a coutume d’appeler la Nouvelle Scène Française.

Trouvant son inspiration dans un deuil précocement survenu, il est doté d’une plume grave et profonde qui n’exclut cependant pas la légèreté : lorgnant alors plus sur la pop de sa jeunesse (Daho, Elli & Jacno) que sur des modèles trop variéteux, il évite la balourdise d’un Bénabar ou Delerm (pour qui la modernité musicale française semble circonscrite à Renaud et Souchon, les pauvres).

Fort de l’immense succès d’estime rencontré par ses dernières productions, il a donc rempli sans difficulté le Café de la Danse, lundi dernier. Le public, 25-35 ans, s’y affichait ouvertement bobo, propre sur lui et gay-friendly (le portrait de Libé, paru le matin même, insistait lourdement sur la nouvelle ouverture sexuelle du chanteur). Quelques vagues célébrités (parmi lesquelles on a cru reconnaître l’excellente Julie-Marie Parmentier) s’affichaient au bar ou passaient ostensiblement des coulisses à la salle.

Tout cela ne suffit pourtant pas à faire un début de concert réussi : malgré l’ouverture ambitieuse ("A La Mer", pièce maîtresse du dernier disque) et la qualité d’interprétation indéniable, l’artiste nous sembla d’abord manquer de charisme, timidement caché derrière son piano et ses chansons si bien écrites. De plus, sa propension à balancer des vannes avant chaque titre, si elle fit beaucoup rire une certaine partie du public (esprit Canal, es-tu là ?), ôtait tout de même un peu de leur grandeur à ses textes les plus sincères, minés par cet enrobage second degré déplacé.

Sans doute conscient de ses limites et soucieux de proposer autre chose qu’un récital classique, Alex Beaupain eut alors la bonne idée d’introduire une brochette d’ invités mystères, qui contribuèrent à relancer périodiquement notre intérêt.

Ce fut d’abord Frédéric Lo, réalisateur des deux albums à succès (et récent sauveur de Daniel Darc), pour un "33 Tours" puisant justement sa source à la nostalgie pop eighties.

Puis, grosse surprise… l’on vit apparaître sur scène celle qui est peut-être la dernière véritable "star underground" française : Marie-France, ex-égérie de l’Alcazar et copine des Gazolines (Alain Kan, es-tu là ?), pour une reprise chaotique de l’"Hélicoptère" autrefois popularisé par Mireille Darc et signé Gainsbourg, évidemment.

Enfin, la grande gigue des Chansons d’Amour , Clotilde Hesme, est venue ajouter fraîcheur et sex-appeal sur "Comme la pluie" et le tube "Je n’aime que toi" : se prenant joliment les pieds dans son texte et esquissant quelques pas de danse d’une maladresse touchante, elle a enflammé le public et remporté une vibrante ovation.

Rompant la monotonie du tour de chant, ces petites interventions eurent le mérite de décomplexer Alex Beaupain, qui osa plusieurs fois quitter son piano-refuge et interpréter bravement ses chansons debout face au public, dans un paradoxal mélange de morgue et de fragilité qui lui donna une dimension supplémentaire, et le rendit presque séduisant, pour le coup.

Ainsi pris dans ses filets, nous pûmes goûter plus intensément la suite du concert : la mélancolie sautillante d’ "A Bout de Souffle" (particulièrement bien vue au moment où le fantôme claudiquant de Bébel revient hanter les écrans) ; "Brooklyn Bridge" (l’impression, soudain, de revivre une scène du film : peur que notre petite copine nous clamse entre les doigts au sortir de la salle). Enfin, "Ma Mémoire Sale", qui nous avait un peu échappée sur la BO des Chansons d’Amour, prit ce soir-là sa véritable dimension, dans un déluge de lumières incendiaires et de déflagrations orchestrales crescendo.

Au final, même s’il a fallu un peu de temps pour y entrer, ce concert nous aura plutôt enchanté. Hormis quelques scories second degré (les blagues, mais aussi une reprise trop ironique de l’ "Ouragan"  de Stéphanie de Monaco), l’intensité et la force de l’ensemble finirent par s’imposer et l’artiste auteur compositeur parvint, de temps à autres, à nous prendre véritablement aux tripes. Souvent catalogué "chanteur sans voix",  il démontre au contraire que son organe est tout à fait approprié à son répertoire, et inversement.

Même si Alex Beaupain, révélé par un disque chanté par d’autres, n’a peut-être pas encore « les épaules » pour habiter l’espace sans le subterfuge des invités, il prouve qu’il n’est pas qu’une créature de studio, et réussit plus d’une fois à transcender sur scène ce qui existe déjà (si brillamment) sur disque.

 

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En savoir plus :

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Nicolas Brulebois         
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Du côté de la musique :

"Edgar is dead" de Edgar
rencontre avec Johnny Carwash qui était en concert avec TV Sundaze à Saint Etienne
"J'irais ailleurs" de Les Soucoupes Violentes
"Sublimer" de Marine Thibault
"For once" de Mélys
"Tu sauras pas quoi faire de moi" de Olivier Marois
"Boomerang" de The Darts
nouvel épisode du Morceau Caché, consacré à Portishead
et toujours :
"Génération (tome 1)" de Ambre
"Out" de Fishtalk
"Take a look at the sea" de Fontanarosa
"Venus rising" de Trio SR9 & Kyrie Kristmanson
"Perpétuel" de Vesperine
"Liminal status" de Watertank
"The great calm" de Whispering Sons
"Keep it simple" de Yann Jankielewicz , Josh Dion & Jason Lindner
Quelques nouveautés en clips avec Isolation, Resto Basket, Greyborn, Bad Juice, Last Temptation, One Rusty Band, We Hate You Please Die

Au théâtre :

les nouveautés :

"Capharnaüm, poème théâtral" au Théâtre de la Cité Internationale
"Jean Baptiste, Madeleine, Armande et les autres" au Théâtre Gérard Philipe
"Majola" au Théâtre Essaïon
"Mon pote" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Tout l'or du monde" au Théâtre Clavel
"Dans ton coeur" au Théâtre du Rond Point
"Du pain et des jeux" au Théâtre 13 Bibliothèque
"Vernon Subutex" au Théâtre des 2 Rives
"37 heures" au Théâtre la Flèche
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"Sonate d'automne" au Théâtre Studio Hébertot
"Frida" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses

"Preuve d'amour" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Après les ruines" au théâtre La Comète de Chalons En Champagne
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?" au Théâtre du Guichet Montparnasse
des reprises :
"Rembrant sous l'escalier" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala
et toujours :
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Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Le déserteur" de Dani Rosenberg
"Marilu" de Sandrine Dumas
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"L'île" de Damien Manivel
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

Lecture avec :

"C'était mon chef" de Christa Schroeder
"L'embrasement" de Michel Goya
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"Hervé le Corre, mélancolie révolutionnaire" de Yvan Robin
"Dans le battant des lames"' de Vincent Constantin
"L'heure du retour" de Christopher M. Wood
"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
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