J’ai lu la chronique d’Olivier Cachin sur cet album, et il est devenu mon idole, je n’ai rien à ajouter. Voilà, c’est tout. Je vous mets ses coordonnées, il est trop fort. Et évidemment, je suis d’accord avec lui. Bon, je vais faire un effort, mais ne venez pas vous plaindre.
Alors, La Canaille, c’est la découverte rap-hip-hop du Printemps de Bourges 2007, Une goutte de miel dans un litre de plomb, c’est le premier bébé de ces quatre gars de Montreuil. Et comme dirait machin : j’aime pas le rap, mais ça j’aime bien. Oui, parce que le rap, c’est des méchants avec des habits trois fois trop grands, des chaînes en or avec des enclumes en titane pendues au cou, c’est des mafiosos qui hurlent la haine et la colère, avec des nénettes en micro-bikini qui se dandinent et qui font couler des bains moussants pour faire sexy…
Non, mais là, pas du tout, c’est des gentils chez La Canaille, tout simplement parce qu’ils ont su mélanger le rap avec de la world (la musique un peu mieux travaillée qu’un métronome qui fait hocher la tête aux jeunes à casquette qui ont le coude à la fenêtre) et du slam (la rime, la poésie et la voix), et c’est vachement bien.
Ils arrivent même à faire des vraies paroles jusqu’au bout, sans boucher les trous par hu hu, ou par oh oh, ou par oué, ou un quelconque gémissement. Comme quoi, c’est bien possible de dire des choses sans truffer son texte de gros mots et d’images porno.
Et ils en ont des choses à dire, "L’usine" nous emmène en plein cœur d’une chaîne de travail, on s’y croirait. Avec "Allons enfants…", La Canaille expose honnêtement le vrai côté obscur du patriotisme. Et "Une goutte de miel" semble un plaidoyer à notre époque où"ne pas cracher dans la soupe paraît impensable".
Trois quarts d’heure de plongée dans l’enfer du décor "là où l’enfer du bitume se respire par tous les pores", avec des mots justes. Belle prouesse. "C’est La Canaille, soyez-en". |