Spectacle musical interprété par Denis d’Archangelo, accompagné à l'accordéon par Sébastien Mesnil.
Sur scène, un piano à bretelles et une table bistrot avec un kil de rouge (du vrai) et deux verres. Le décor familier de Madame Raymonde, personnage emblématique du Paris populaire d'un siècle révolu, est en place.
Bon signe, elle n'a pas perdu ses bonnes habitudes de se velouter le gosier entre deux trémolos et son public de fidèle trépigne déjà.
Et elle fait une entrée plutôt inattendue, la tête emplumée et strassée comme une meneuse de revue, pour célébrer Paname et ses petites femmes. Mais ce n'est que le temps d'une mise en bouche car son truc à elle c'est le répertoire de la chanson réaliste.
Dans ses derniers récitals, Madame Raymonde racontait sa vie en chansons et l'évocation de sa jeunesse et d'un époque révolue lui donnait un petit coup de blues. Avec "Madame Raymonde - Mes plus grands succès", elle se la joue façon "best of" comme une star, bien décidée à ne pas se laisser submerger par la larmichette.
En pleine forme et en pleine voix, elle a concocté un récital résolument tonique avec une play-list bétonnée composée, entre autres, de ses incontournables tels "La femme est faite pour l'homme", "Tu m'as possédée par surprise", "La chanson de Bilbao", "Du gris" et de la déclinaison paillarde de "La mère Michel".
Toujours accompagnée de son Zèbre, Sébastien Mesnil qui lui offre de jolis arrangements, et en interactivité avec le public, la truculente Madame Raymonde, qui n'a pas sa langue dans sa poche, n'hésite pas à instiller dans son tour de chant moult apartés et digressions qui réjouissent le public. Un tour de chant épatant qui n'omet pas d'évoquer sa grande admiration pour la fameuse Gaby Montbreuse grande figure du music hall des années 20.
Derrière la petite robe noire à fleurs blanches, le turban et le collier de fausses perles, l'excellent Denis d'Archangelo, comédien et chanteur, fait revivre un répertoire qui réjouit les nouvelles générations et vivre un vrai personnage qui n'est pas qu'emblématique.
Attention, le personnage est addictif mais ô combien attachant tant par sa gouaille et sa générosité que par l'interprétation de son créateur. |