Film
de Ron Sheldon d'après une idée originale de James Ellroy scénario
de David Ayer avec Kurt Russell, Ving Rhames, Scott Speedman, Brendan Gleeson,
Lolita Davodovitch et Michael Michele
A Los Angeles, en toile de fond du procès des policiers coupables
du passage à tabac de Rodney King générateur d’une
vague d'émeutes raciales, le SIS, le Special Investigations Squad unité
d’élite très spéciale de la police, mène
des actions pour le moins expéditives et punitives pour tenter d’assainir
la ville tout en participant de la guerre des clans et des services dirigées
par des hommes avides de pouvoir corrompus par l’argent et compromis
avec les politiques.
Perry, cynique, désabusé, incohérent, manipulé,
tueur justicier, veule, fils et petit fils de policiers qui ont fait la gloire
des Etats Unis après l’ère des pionniers, est l’un
des exécuteurs des basses œuvres d’un supérieur à
l’autorité dévoyée.
Bien qu'aspiré dans une spirale infernale, par loyauté envers
un chef et un système qui permet bien des accommodements avec la loi
au nom de la justice immanente, cette situation ne suscite pas d’états
d’âme jusqu’au jour où une accumulation d’évènements
le font basculer : la mort de son jeune co-équipier épris d’idéal,
la rupture avec son épouse, la corruption de son supérieur pour
qui il devient trop dangereux .
Sans discours moralisateur, ni sermon béatificateur, ni happy end
hollywoodienne, ce film à la mise en scène pourtant de facture
bien classique voire ordinaire nous entraîne avec la violence et la
puissance des films d'action dans les dérives de la société
américaine.
Dark blue, comme les images en clair-obscur bleu nuit, comme le regard de
Kurt Russel qui habite le film - et dont il faut reconnaître le talent
-, nous fait pénétrer dans l’univers sombre de James Ellroy,
auteur de romans noirs tel le fabuleux Dahlia noir, qui décrit factuellement
les engrenages de la violence, du racisme et de la corruption dans lesquels
se débattent des hommes pétris de contradictions, de compromissions
et de corruptions. Ses personnages sont faits de la pâte humaine dont
il dit : "ils sont prêts à se sacrifier pour une femme,
pour une cause, pour l'honneur, pour un pays. Ils découvrent la valeur
de la morale sur le tard, et meurent presque parfois pour cela. Ils sont tous
bons."
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