Logan Lynn n'est pas un petit nouveau, cet album est son huitième disque. Avec adieu., il se met à nu, assume ce qu'il est, un homme qui a vécu des addictions diverses et essayé plusieurs fois de mettre fin à sa vie. Une vie faite de doutes, une vie que l'on ne choisit pas forcément mais qu'il faut pouvoir assumer. Ce qu'il n'a jamais vraiment su faire. Il se découvre homosexuel pendant son adolescence, il est interné pour devenir "normal". Bref, une storytelling longue comme sa vie de 37 ans.

C'est toujours difficile d'assumer ce que l'on est quand on est différent dans une société qui formate les gens à vivre sur les principes hommes / femmes. Dès la naissance, il y a une distinction faite : les garçons en bleu, les filles en rose. Il est toujours difficile d'assumer qui on est, peur de décevoir ses proches, peur de se retrouver seul... On peut tomber facilement dans l'alcool, la drogue, la dépression et parfois attenter à sa vie. Son parcours résonne en moi, j'arrive à m'identifier clairement à certains passages de sa vie tourmentée et mouvementée.

En revanche, heureusement pour moi, j'ai des parents compréhensifs avec le temps, une sœur aimante et des amis solides qui ont toujours été là quand j'ai eu besoin d'eux. Ça reste tout de même difficile d'assumer qui l'on est mais à mon travail je n'ai pas peur de dire qui je suis, si on me pose la question et si ça gêne, libre à l'autre de ne pas me parler tant que je n'entends pas de propos homophobes à mon égard et envers les autres.

Bref, cet album, comme vous pouvez l'imaginer m'a parlé.

Logan Lynn habite Portland, l'une des villes les plus cool des États-Unis, il aime Elliott Smith, The Dandy Warhols (sur "The One", le riff de guitare est un très bel hommage aux Dandies !), The Sundays, Liz Fair...

Le titre et la pochette ne sont pas des plus faciles à appréhender, c'est dommage - c'est vraiment morbide mais je vous invite clairement à y jeter une oreille attentive. Il y a des pépites glam / rock imparables !

Ce disque est un hymne à la vie, ce disque aidera peut-être tous les jeunes et les moins jeunes qui se posent parfois des questions sur qui ils sont et j'espère qu'ils arriveront à assumer pleinement à vivre cette putain de vie, vivre ce n'est déjà pas simple alors mieux vaut se faciliter l'existence.