Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Et Swann s'inclina poliment
Théâtre de Belleville  (Paris)  septembre 2017

Variation dramatique écrite et mise en scène par Nicolas Kerszenbaum d'après Marcel Proust, avec Sabrina Baldassarra, Thomas Laroppe (en alternance Gautier Boxebeld), Marik Renner et les musiciens Guillaume Léglise et Jérôme Castel.

Telle la phrase introductive "Longtemps je me suis couché de bonne heure" de "Combray", la première partie du premier volume de "A la recherche du temps perdu" intitulé "Du côté chez Swann", celle de l'épilogue de la deuxième "Un amour de Swann" - "Dire que j’ai gâché des années de ma vie, que j’ai voulu mourir, que j’ai eu mon plus grand amour, pour une femme qui ne me plaisait pas, qui n’était pas mon genre !"- est connue de tous même ceux qui n'ont pas lu in extenso l'oeuvre de Marcel Proust.

Cette phrase est prononcée par Charles Swann comme épitaphe d'un amour qui l'avait consumé alors même que ce riche dandy fréquentant la grande société de la Belle Epoque, les beaux esprits et les plus belles femmes, tombe dans les rets de Odette de Crécy, une demi-mondaine que caractérise une bêtise compensée par l’habileté de la cocotte dans l’art de se faire aimer, qui ne lui inspirait aucun désir et dont le manque d'attraits lui cause "une sorte de répulsion physique".

Elle clôt également "Et Swann s'inclina poliment", la brillante évocation dramatique en trois tableaux proposée par Nicolas Kerszenbaum qui, selon sa note d'intention, ressort d'une "variation pour notre temps" dans la mesure où il ajoute des scènes surnuméraires à l'adaptation scénique de l'opus.

Celle-ci s'articule autour de trois pôles : le thème de l'amour et de la jalousie, la figure de la prostituée qui semble le fasciner - Grisélidis Réal, la militante activiste de la Révolution des prostituées des années 1970, était au coeur d'un précédent et réussi spectacle ("Le respect s'étendra devant nous comme un tapis de velours sur lequel nous marcherons pieds nus sans nous blesser"), et une approche économique de l'ascension sociale notamment celle des femmes par la voie du mariage.

Par ailleurs, elle repose sur un dispositif astucieux focalisé sur un duo narrateur, celui formé par Madame Verdurin (Sabrina Baldassarra), l'égérie de la modeste et anonyme côterie du clan Verdurin qui ambitionne de tenir un salon aristocratique, et Biche (Thomas Laroppe), le peintre Elstir avant qu'il ne devienne célèbre par une pratique assidue des mondanités, et la délégation du rôle de Swann, le personnage central et double proustien, au public investi du rôle de locuteur muet, à l'adresse duquel les scènes sont dispensées.

Quant à Odette, l'objet de cet amour, incarnée de façon érotique et érotisée par la belle Marik Renner, elle ressort à l'évocation qui naît dans le décor de mini-serre stylisé réalisé par Louise Sari, au fond du plateau, mêlant néons et orchidées en référence aux fameux bouquet de catleyas qu'elle portait dans le roman et qui devint métaphore sexuelle.

Hybridant chair, verbe et musique, le spectacle se déroule en symbiose avec une bande musicale, dont les "Gymnopédies" d'Erik Satie en récurrence auxquelles s'ajoutent la composition indie pop de Guillaume Léglise qu'il dispense en direct au piano avec le guitariste Jérôme Castel.

La mise en scène et la direction d'acteur de Nicolas Kerszenbaum sont maîtrisées et les comédiens dispensent efficacement cette partition atypique qui constitue une intelligente et passionnante déclinaison de l'oeuvre de Proust.

 

MM         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :

Pas d'autres articles sur le même sujet


# 12 mai 2024 : Après les ponts vient la pluie

Un printemps décidément capricieux mais quelques jours de beau temps avant un nouveau déluge. Ici c'est un déluge de musique, spectacles ou livres qui nous attend.
Pensez aussi à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaînes YouTube et Twitch.

Du côté de la musique :

"Following the sun" de Alexis Valet
"Batist & the 73'" de Batist & The 73'
"El magnifico" de Ed Harcourt
"Big anonymous" de El Perro Del Mar
Petit coup d'oeil sur le Festival Paysage Pop #2
"Until now" de Gabriel Pierre
"A kingdom in a cul-de-sac" de Ha The Unclear
"Dysphorie" de Intrusive Thoughts
"Family affair" de Kokopeli
"La balade sauvage" de Nicolas Paugam
"Korzéam" de Thibaut Wolf
"Folk tales of today" de Two Magnets
et toujours :
nouvel épisode du Morceau Caché intitulé "Session de rattrapage 6"
"Le souffle de l'Hybris" de AA & Les Oneiroi
"Murmuration" de Darius
"Creatures lies" de Isolation
"On ne sait jamais" de Jéhan
"Newcastle" de Prudence Hgl
"Colliding spaces" de The Everminds
quelques clips : Comédie Noire, Hermetic Delight, Gogojuice, Cosmopaark, l'Ambulancier, No Money Kids

Au théâtre :

les nouveautés :

"L'affaire Rosalind Franklin" au Théâtre de la Reine Blanche
"Un mari idéal" au Théâtre Clavel
"Chère insaisissable" au Théâtre Le Lucernaire
"La loi du marcheur" au Théâtre de la Bastille
"Le jeu des ombres" au Théâtre des Bouffes du Nord
et toujours :
"Capharnaüm, poème théâtral" au Théâtre de la Cité Internationale
"Jean Baptiste, Madeleine, Armande et les autres" au Théâtre Gérard Philipe
"Majola" au Théâtre Essaïon
"Mon pote" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Tout l'or du monde" au Théâtre Clavel
"Dans ton coeur" au Théâtre du Rond Point
"Du pain et des jeux" au Théâtre 13 Bibliothèque
"Vernon Subutex" au Théâtre des 2 Rives
"37 heures" au Théâtre la Flèche
"Fantasmes" au Théâtre La Croisée des Chemins
des reprises :
"Rembrant sous l'escalier" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Roqya" de Saïd Belktibia

"L'esprit Coubertin" de Jérémie Sein
et toujours :
"Le déserteur" de Dani Rosenberg
"Marilu" de Sandrine Dumas
"Que notre joie demeure" de Cheyenne-Marie Carron
"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

Lecture avec :

"De sable et d'acier" de Peter Caddick-Adams
"Je ne suis pas un héros" de Eric Ambler
"Après minuit" de Gillian McAllister

"C'était mon chef" de Christa Schroeder
"L'embrasement" de Michel Goya
"Nouvelle histoire d'Athènes" de Nicolas Simon

"Hervé le Corre, mélancolie révolutionnaire" de Yvan Robin
"Dans le battant des lames"' de Vincent Constantin
"L'heure du retour" de Christopher M. Wood
"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
et toujours :
"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=