Spectacle-concert interprété par Grég Allaeys et Benoit Dendievel dans une mise en scène de Angélique Catel. Concert ou spectacle ? En préambule, les deux artistes (Grég Allaeys et Benoît Dendievel) ne sont pas d'accord sur l'intitulé et se chamaillent allégrement. Puis l'un se met au piano, l'autre au micro et soudain, ils font ensemble danser la poésie.
Grég slam les textes qu'ils ont co-écrits (lui à l'écriture et Benoît à la mélodie) avec une nonchalance amusée, transmettant les mots et jouant avec. Rimes et images défilent et s'entrechoquent. Le duo prend le temps des silences et laisse leur univers chaleureux et fou s'installer. Et l'imaginaire des spectateurs travailler...
Amitié, coeur et raison, fanatisme religieux... Les thèmes sont multiples et toujours évoqués avec malice et profondeur. Musique et théâtre se répondent véritablement, mis en scène avec brio par Angélique Catel. Les deux compères avancent réunis dans cette façon libre et festive de délivrer des mots. Le tout ponctué d'intermèdes clownesques entre eux.
Ils se permettent une petite incursion par le hip-hop pour une parodie savoureuse ("Madame la commissaire") mais le clou du spectacle est sans aucun doute le très émouvant récit d'une naissance qu'ils font vivre avec émotion.
Deux artistes bien attachants, donc : l'un (Grég) au phrasé qui rappelle un peu Renaud ou Bénabar (et Coluche dans sa façon d'amener les blagues), l'autre (Benoît) plus réservé qui distille une folie jubilatoire à son tour.
Et additionnant leurs personnalités complémentaires, ils font de ce "Deux fois rien" un moment aussi convivial qu'apaisant où poésie et musique se conjuguent avec talent.
Une belle découverte.
|