Terry Gilliam, joyeux luron des ex Monthy Python, réalisateur fantasque à l'imaginaire débridé et aux ratages monumentaux, s'attaque aux légendaires frères Grimm auteur des non moins légendaires contes qui bercèrent l'imaginaire des enfants de naguère.
Bien que film de commande, Terry Gilliam trouve là un sujet qui sied à son extravagance et à son goût pour l'univers féérique.
Bien évidemment, il ne faut pas lui demander de respecter la réalité historique ni de faire un film soucieux de rationalité ou de cohérence.
Ainsi, les respectables Jacob et Wilhem Grimm, qui étaient tous deux spécialistes de littérature du Moyen-Age, professeurs à l'université de Gottingen puis à la Cour du roi de Prusse et qui ont collationné de nombreux contes et légendes populaires passés à la postérité, passent à la moulinette de Terry Gilliam pour devenir deux petits malfrats.
Ils exploitent la crédulité et les superstitions populaires pour s'ériger en exorcistes laïques, chasseurs de sorcières et autres esprits maléfiques, contre monnaie sonnante et trébuchant, jusqu'au jour où ils sont rattrapés par la réalité.
Arroseurs arrosés, pantins ridicules et grands enfants confrontés à des peurs et un romantisme cathartiques, ils sont projetés dans un univers démoniaque, sorte de salmigondis de toutes les légendes dans lequel Terry Gilliam prend un malin plaisir iconoclaste à faire apparaître tous les personnages de notre enfance comme le petit chaperon rouge, Hansel et Gretel, Blanche-Neige, le bonhomme en pain d'épice et bien d'autres qui apparaissent dans le film comme autant de petits cailloux semés par le Petit Poucet pour nous faifre retrouver le chemin de l'enfance.
Car il faut retrouver son âme d'enfant pour se laisser guider par le conteur. Alors Les frères Grimm est fait pour vous et vous découvrirez un film fabuleux, fantasmagorique, absurde, kitsch, flamboyant, burlesque, chimérique,
drôlatique, loufoque, jubilatoire merveilleux, qui constitue un spectacle visuel aux effets spéciaux époustouflants, truffé d'humour et non dénué de sens.
Car Terry Gilliam y met du sens en dénonçant les exploiteurs de tous poils qui s'enrichissent sur le dos des crédules et des faibles. Heureusement, tout cela se passait au 19ème siècle n'est-ce pas?
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