Comédie dramatique écrite et mise en scène par Amine Adjina, avec Mathias Bentahar, Romain Dutheil et Emilie Prévosteau.
Au collège Robespierre, Camille, Arthur et Ibrahim sont dans la même classe. La professeure leur a donné un travail de groupe à réaliser : choisir un moment de l'Histoire de France et le rejouer devant la classe.
Ils ont choisi les Gaulois mais la réparition des rôles ne va pas sans problémes : Arthur veut être Jules César (parce qu'il gagne). Quant à Camille, elle veut jouer Vercingétorix. Finalement, Ibrahim jouera le druide mais comme le seul costume qu'il a pu trouver est une djellaba, il sera "Druide Abdallah".
Avec "Histoire(s) de France", Amine Adjina a écrit un texte très pertinent et très drôle qui montre les vertus du jeu théâtral. Cela permet aux trois élèves, en changeant de points de vue, d'appréhender le monde différemment et de prendre leur vie en main.
Dans le trio, c'est la fille qui prend le pouvoir et revisite à sa façon l'Histoire. D'abord avec Vercingétorix puis avec Louis XVI et Marie-Antoinette qu'elle fait jouer aux deux garçons en s'improvisant metteuse en scène.
Chercher à résoudre des problèmes de mise en scène pour eux, c'est aussi réfléchir et comprendre des choses. C'est ce que montre le spectacle : comment ces préadolescents peuvent se réapproprier le passé pour prendre leur place au présent.
Emilie Prévosteau, Mathias Bentahar et Romain Dutheil sont tous les trois excellents de justesse et d'engagement. Ils défendent avec conviction ce magnifique plaidoyer pour une autre éducation.
La mise en scène d'Amine Adjina autour de la scénographie de Cécile Trémolières représentant un terrain de sport entre deux échafaudages pour symboliser des barres d'immeubles, la formidable création sonore de Fabien Aléa Nicol et les costumes parfaits de Majan Pochard donne à l'ensemble une vraie puissance.
Le final d'une force incroyable qui, avec le souvenir d'une France métissée lors de la coupe du monde de football 98 d'une part, et la lecture de véritable cahier de doléances d'élèves d'autre part donne à "Histoire(s) de France" la portée d'un grand spectacle. |