Arnaud Roulin n’est pas qu’un excellent pianiste (Poni Hoax, Sébastien Tellier, le Tigre d’eau douce de Laurent Bardainne, Camélia Jordana, le Supersonic de Thomas de Pourquery), il est également masseur, kinésithérapeute, et corniste aussi, mais c’est une autre histoire. Le titre de son disque n’a donc rien d’anecdotique.

Et en écoutant ce disque, on se demande s’il n’est pas également peintre. Un peintre des couleurs, où se mêle impressionnisme, fauvisme, pointillisme...

Au départ, Arnaud Roulin enregistre des démos de piano qui doivent servir à un quartet. C’est Babx qui, enthousiasmé par ces versions, lui propose de venir les travailler chez lui et d’en faire un projet purement solo.

Il y a chez Arnaud Roulin un geste, un phrasé, une souplesse dans le jeu, une façon de mettre en lumière les mélodies, d’architecturer ses compositions, de penser l’ornementation. Et puis un véritable travail sur le son. Le son du piano varie en effet tout au long du disque alternant entre le Steinway du studio CBE et le Bösendorfer du studio de Babx, couvercle arrière ouvert ou fermé. À cela il faut ajouter la production (Thomas de Pourquery) le mixage (Guillaume Jay et Thomas de Pourquery) qui donnent une certaine ampleur, une profondeur au son.

C’est aussi une partie de l’histoire du piano qui défile sous ses doigts : Erik Satie, Bill Evans, Jacques Ibert, Louis Moreau Gottschalk, Lili Boulanger, Oscar Peterson, Ned Rorem...

On s’attachera à chaque ligne mélodique ou rythmique. Magnifique !