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Interview  (Paris)  janvier 2007

Entretien avec James Mercer leader de The Shins qui vient de sortir son nouvel album Wincing The Night Away.

Tout d'abord, félicitations pour cet album, il est vraiment superbe.

James Mercer : Merci !

Ressentiez-vous de la pression pour la sortie de ce nouvel album ? Ses prédécesseurs ont quand même eu un succès impressionnant.

James Mercer : Pas spécialement. Le succès de nos albums a été différé si l'on peut dire. "Chutes Too Narrow" (ndlr : leur deuxième album) est sorti, puis nous avons fait une tournée. Mais après ça, le film "Garden State" a utilisé des morceaux de notre premier album "Oh, Inverted World", ce qui a relancé les ventes de cet album. D'ailleurs, on en a plus vendu que "Chutes Too Narrow". Ici en Europe, notre deuxième album est plus populaire, c'est ce que l'on m'a dit...

Cela vous a donc permis de toucher le grand public?

James Mercer : Oui c'est sûr, le film nous a facilité la tâche ! Mais avec "Wincing the Night Away", nous voulions enterrer ce premier album en quelque sorte. J'espère que l'on y parviendra en tout cas. Nous avons beaucoup travaillé, puis j'ai l'impression que ce sont les meilleures chansons que j'ai pu composer.

Je vous inclue dans une sorte de génération pop américaine, de tradition de l'écriture. Es-tu d'accord?

James Mercer : Oui, même si les Américains disent que l'on sonne très pop anglaise. Mais je suis content que l'on trouve que ça sonne américain car sinon je dénierais mon identité culturelle!

Maintenant que votre succès est assuré aux Etats Unis, y a t-il une envie, une pression pour conquérir l'Europe ?

James Mercer : Nous avons du rattrapage à faire !! Il faut faire des concerts, faire plus de promo. Quand l'album sortira, nous ferons tout cela, plus les festivals, venir jouer à Paris. Pendant cette mini tournée de promo, je suis allé à Vienne et en Italie, et les gens là-bas ont besoin de notre présence, le label a besoin de nous pour vendre cet album, puis pour organiser une tournée.

Et les fans ?

James Mercer : Ils nous envoient des messages sur les forums pour nous demander de venir. Nous avons intérêt d'être à la hauteur !

Dans cet album, on voit apparaître de nouveaux éléments, des samples par exemple. Comment les avez-vous introduit?

James Mercer : Nous avons utilisé une sorte de boite à musique, des samples, un mellotron. On avait décidé de prendre notre temps pour cet album, je voulais m'assurer que je ne regretterais jamais d'avoir mis ces nouveaux éléments sur le disque. Pour "Chutes Too Narrow", nous avions un peu le couteau sous la gorge, il fallait faire vite. C'est pour cela que l'on a mis trois ans entre "Chutes" et "Wincing the Night Away".

Comment ces nouvelles idées sont-elles venues? L'écoute de certains disques? Des instruments en particulier?

James Mercer : Le mellotron a été capital! Sa présence a changé beaucoup de choses. C'est un instrument tellement intéressant. Si je devais choisir un élément pour définir le son des Shins, je choisirai le mellotron. J'aurais rêvé de pouvoir y avoir accès il y a longtemps. Il a servi sur "Girl Sailor", "Split Needles", "Sea Legs", presque sur tous les titres au final.

Certaines chansons font penser aux éléments, comme Red Rabbits, Black Wave, Australia...cela coule de source en somme !

James Mercer : Merci ! Je ne me rends pas compte de ce genre de choses, qui ne sont vraiment pas intentionnelles. Mais le fait de rester naturel dans la composition doit engendrer des morceaux simples, organiques.

Vous avez maintenant un studio. Cela a-t-il changé votre façon de fonctionner?

James Mercer : J'ai acheté du matériel et nous avons créé le studio. En fait, notre façon d'enregistrer a évolué, mais pas dans le sens que l'on pourrait croire. "Oh Inverted World" a été enregistré à la maison, "Chutes Too Narrow" moitié à la maison moitié dans un studio. Et celui-là a été fait un tout petit peu à la maison et beaucoup en studio à l'extérieur. J'ai fait les voix chez moi, tranquillement. Tout a été ramené au studio pour le mixage.

La tradition du premier album enregistré dans le garage a donc été respectée !

James Mercer : Très très garage en effet ! Very ghetto !

Pour ce qui est de vos influences, sont-elles communes ? Ou avez-vous des cultures musicales différentes ?

James Mercer : Elles sont communes. On aime The Monks, The Smiths, The Beatles, The Kinks... Que des groupes en The ! On ressent beaucoup ses influences dans ma voix. Si j'avais écouté de la country, les Shins ne seraient pas du tout pareils ! Sur certaines des titres, j'ai réalisé que ma voix sonne très Morrissey. Mais c'est la chanson qui veut cela. Si j'avais voulu changer la mélodie ou les intonations, on aurait dû abandonner la chanson tout court.

Tu adaptes ta voix aux chansons?

James Mercer : Pas consciemment en tout cas. Je suis la chanson tout simplement. The Cure a pas mal influencé mes mélodies aussi.

Pour un groupe américain, vos influences sont très britanniques...

James Mercer : Oui ! En plus, je suis allé au lycée en Angleterre, ceci explique cela ! J'étais là-bas de mes 15 à mes 18 ans et ce sont les années où l'on engrange le plus de musique, où l'on a nos rêves de rockstar ! J'ai appris à chanter grâce à ces groupes, en fredonnant par dessus leurs disques.

Tu es rentré aux Etats-Unis pour l'université ?

James Mercer : C'est là que l'on a décidé de former un groupe. C'était à Albuquerque au Nouveau Mexique, dans l'ouest, la ville où l'on pourrait voir Billy the Kid débarquer !Très cowboy, très rustique. Bref très différent de l'Angleterre, du Suffolk. A Albuquerque, nous étions les seuls à aimer ce genre de musique. A New York ou Los Angeles, qui sont des villes plus internationales qu'américaines, les gens connaissent. Mais à Albuquerque, même pas un sur cent!

Tu as cherché des musiciens à ton retour d'Angleterre ou les autres Shins sont-ils venus à toi naturellement ?

James Mercer : Nous nous sommes rencontrés à l'université justement. On est devenu amis puis musiciens. J'aurais pu auditionner des musiciens, mais cela fonctionne rarement. Faire de la musique entre amis, c'est ce qu'il y a de plus simple.

Vous pensez faire partie d'une certaine scène aux Etats Unis? Ici, on connait surtout la scène new yorkaise...

James Mercer : Je me souviens avoir vu un groupe de New York, The Mooni Suzuki, en concert à Albuquerque il y a quelques années. Je leur avais demandé s'ils habitaient à New York, je pensais qu'aucun groupe n'habitait là bas ! On y est allé en 2000 et il n'y avait aucune scène. Puis les Strokes sont arrivés. Tous les gens se sont dit : " Ouais New York c'est cool" et ont déménagé à Brooklyn. Même des gens d'Albuquerque sont partis pour monter des groupes à New York ! Nous faisons plus partie d'une scène indépendante, un peu arty, sans lieu précis.

Avec quels groupes avez-vous tourné alors ?

James Mercer : Les Fiery Furnaces que j'adore, The Black Heart Procession, Modest Mouse, Cass McCombs.

Et si vous deviez choisir une première partie pour la tournée en Europe ?

James Mercer : Franz Ferdinand par exemple, ils sont assez cool. C'est un peu la version anglaise des Strokes. Oh non, ce serait plutôt ce jeune groupe branché, les Arctic Monkeys. Ces gars là doivent adorer les Strokes! On aime aussi beaucoup Dungeon, un groupe suédois qui nous avait accompagné lors d'un concert à Londres.

Que diriez-vous pour vous différencier des autres groupes américains?

James Mercer : Je dirais que notre musique est intemporelle. On écoutait Interpol à l'instant, et cela sonne tellement an 2000, même s'il y a une référence claire aux années 80. Mais même à ce moment-là, aucun groupe ne jouait ce type de riff avec un rythme disco (ndlr : la chanson était "Slow Hands"). C'est très moderne. Nous ne ferons pas cela. Dès que l'on commence à composer un morceau qui me rappelle quelque chose de moderne, on arrête immédiatement et on recommence. Si l'on veut s'inspirer de quelque chose, autant piocher dans quelque chose de plus vieux.

Il faut revenir au temps où la composition et surtout l'écriture étaient des arts, où les gens réinventaient la musique. Je travaille beaucoup mes textes, c'est la partie la plus difficile pour moi. Mais des paroles bien écrites créent une magie. Je ressens même la beauté des paroles des chansons de Serge Gainsbourg, alors que je ne parle pas le français ! Il y a des sonorités, des mots évocateurs. Cela crée un vrai mystère !

 

En savoir plus :

Le site officiel de The Shins

Crédits photos : Camille


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