Comédie dramatique de Lars Norén, mise en scène et scénographie de Charlène Lyczba, avec Sophie Carrier, Nicolas Melocco et Jan Olszewski.
Dans "Munich-Athènes", Lars Noren, dramaturge contemporain suédois, explore le psychisme du couple, celui formé par Sarah et David, à la fois représentation du couple fondateur à l’origine du monde et du devenir du monde via ce couple en devenir, peut être les mêmes en définitive.
Au fil du voyage, un huis clos dans un train, deux corps et deux âmes se fracassent l’un dans l’autre, l’une contre l’autre dans cette quête de l’impossible, celui du couple fusionnel dans l’existence de soi. Elle est vénéneuse, il est psychotique. Ils ont tout ce qu’il faut pour s’aimer et se déchirer. Aux convulsions de l’âme sur la quête de soi s’ajoutent les déchirements amoureux.
Une écriture circulaire, avec le style direct de l’écriture de Lars Norén, capable d’autant de lyrisme que de réalisme, leur questionnement récurrent se déroule en cercles concentriques pour atteindre le plus profond de l’intime de la relation amoureuse tout en s’insérant dans une sorte de machine à démonter le temps qui nous entraîne vers les rivages antiques de l’aube de l’humanité à l’instar de ce train dont la destination est Athènes.
La première didascalie de l’auteur indique "On doit être emporté". Là réside effectivement à la fois le challenge du metteur en scène et des acteurs mais aussi la condition sine qua non liée à la réceptivité du spectateur.
Charlène Lyczba signe une mise en scène hybride qui allie la distanciation et le réalisme par l’intermédiaire de la très grande corporalité des comédiens Sophie Carrier et Nicolas Melocco dont il faut absolument saluer l’interprétation et leur capacité à incarner la puissance émotionnelle d’un texte intense et complexe dans sa forme.
Pour ce qui est de la nécessaire qualité d’écoute et de compréhension du spectateur, il est impératif que ce dernier vienne en connaissance de cause. Le théâtre de Lars Norén, comme celui de nombreux auteurs scandinaves, ne ressortit pas au café-théâtre. |