Même sans vouloir entonner une réflexion oiseuse et convenue sur le temps qui passe, force est de reconnaître que voici venue la deuxième Master Classe de mai qui se trouve être l'avant dernière de la saison 2007-2008 des Cours publics d'interprétation dramatique de Jean-laurent Cochet car les douceurs de l'été annoncent le temps des privations pour son public fidèle.
Mais n'anticipons pas et revenons au moment présent quand Jean-Laurent Cochet, salué chaleureusement dès qu'il pointe le bout de son sourire sur scène, offre, en introduction, un extrait de "L'échange" de Paul Claudel avec la réplique sur le mystère du théâtre.
Les élèves sont ensuite conviés à présenter leurs travaux et les spectateurs qui sont placés près d'eux sentent la tension palpable de chacun de ceux qui attendent, espèrent et redoutent à la fois, d'entendre leur nom.
La soirée commence avec l'exercice des fables de La Fontaine et Jean-Laurent Cochet propose au public d'apprécier successivement la fraîcheur et l'expérience avec un jeune élève inscrit au cours depuis quelques mois qui présente "Le berger et la mer" qui ravit le Maître et une élève qui compte peut être parmi les doyennes en âge au sein dudit cours.
Celle-ci s'est attelée à la fable "Le juge arbitre, l'hospitalier et le solitaire" pour laquelle Jean-Laurent Cochet indique, en préambule, qu'il s'agit, à son avis, de la plus belle, la plus étonnante, la plus émouvante mais aussi une des plus difficiles. Ce sera l'occasion pour le public de saisir tout le travail qui s'attache quasiment à chaque mot pour restituer en le sens.
Encore un petit nouveau pour une troisième fable "Les deux coqs" et pour la scène de Louis XIII dans "Marion Delorme" de Victor Hugo.
Suivront un extrait de "La vie est un songe" de Calderon avec une élève d'origine sud-américaine dont Jean-Laurent Cochet loue le talent et la figure parfaite de l'harmonie et un extrait de "La double inconstance" de Marivaux qui le ravit par son parti pris en ce qui concerne l'interprétation toute en "abondance" du rôle de Trivelin
La soirée se termine sur deux extraits de pièces contemporaines, une scène grave "Sud" de Julien Green et une scène désopilante de "Art" de Yasmina Reza interprétés par des élèves confirmés qui offrent au public une prestation enthousiasmante.
Enthousiasme partagé par Jean-Laurent Cochet qui insiste sur la qualité de leur travail et du potentiel de comédiens déjà "opérationnels" qu'il a au sein de ses cours et qui pourraient servir autant les classiques que les textes dits modernes.
En ce lundi soir, Jean-Laurent Cochet prend congé du public en lui donnant rendez-vous pour le lendemain. Le lendemain ?
Evidemment puisqu'à compter du 27 mai 2008, Jean-Laurent Cochet présente au Théâtre Tristan Bernard, en compagnie de Pierre Delavène, un spectacle intitulé "Correspondance inattendue" consistant en un texte peu connu de Sacha Guitry, "une découverte de derrière les fagots". |