Réalisé par Gabriele Muccino. USA. 2009. Drame. Avec Will Smith, Rosario Dawson, Woody Harrelson.
Sept Vies est le premier échec grand public – très relatif – de Will Smith depuis Ali en 2001.
Echec relatif, car si le film n’a rapporté "que" 70 millions sur le sol américain (pour un budget de 55), il réalise une belle carrière mondiale, et un joli succès critique. En effet, tous les films avec Mr Smith ont dépassé les 130 millions ces dernières années, avec certains scores exceptionnels, dont Je suis une légende (585 millions dans le monde), et Hancock (624 millions dans le monde).
Le film en lui-même donne à Will Smith un rôle entier, profondément sombre et peu commun dans les scénarios américains. L’acteur y incarne un homme immensément dépressif, traumatisé par un accident, qui cherche sa solution dans la rédemption finale.
D’un point de vue cinématographique, le film est très écrit, et la mise en scène très présente, voire trop.
Le film, pourtant, n’est jamais explicite dans son déroulement. Effets de narration et voile énigmatique permanents, le film cherche pourtant à vous conduire aveuglément vers son dénouement. On peut être happé par ce brouillard peu loquace mais on peut, à l’inverse, percevoir cette histoire comme quelque peu hermétique. Sans compter sur une photographie assez obscure, peu contrastée qui, tout en contribuant à l’ambiance et en allant dans le sens du scénario, renforce considérablement la tonalité morbide d’une grande partie du film.
Will Smith lui-même se montre sous un jour quelque peu inédit : plus maigre, plus frêle, il peut surprendre et réussit à s’effacer derrière son rôle.
Les seconds rôles sont d’ailleurs tout aussi justes.
Belle réalisation, bons acteurs, sujet difficile : le film, selon les publics, pourra réellement sensibiliser, émouvoir ou manquer sa cible. |