Comédie
écrite et mise en scène par Josiane Balasko, avec
Marilou Berry, Jacky Nercessian, Lannick Gautry et David Rousseau.
Les générations se suivent au Théâtre
du Splendid, antre de la troupe éponyme, aujourd'hui
dirigé par l'un des leurs, Bruno Moynot, le moldo-slovaque
qui offrait des crottes de chocolat roulées sous les
aisselles dans "Le père Noël est une ordure",
troupe qui a laissé sa marque sur un des murs du hall,
à la manière d'un modeste trottoir des étoiles
hollywoodien, une empreinte de main dans de l'argile, mais néanmoins
prophétique puisqu'ils sont tous devenus célèbres.
Pour certains, leurs rejetons viennent prendre la relève
et, après Arthur Jugnot, voici Marilou Berry qui est
à l'affiche d'une petit comédie qui fleure bon
le café-théâtre des années 70, "Tout
le monde aime Juliette", écrite et mise en scène
par sa maman… Josiane Balasko.
Un rôle sur mesure (sic) pour la jeune fille transformée
en chaperon rouge taille XL virevoltant comme une toupie-culbuto,
une petite bonne femme fleur bleue qui n'a pas inventé
le fil à couper le beurre mais qui est pétrie
de générosité et qui, finalement, ne manque
pas de ressources.
La trame, en revanche, ultra-mince ne lui offre qu'une faible
partition dont elle tire cependant le maximum mais, pour rester
dans le ton, même la plus belle fille du monde ne peut
donner que ce qu'elle a. A l'occasion d'un naufrage qui les
projettent sur une île déserte, deux trentenaires
immatures et branchouille qui jouent les jet setters (Lannick
Gautry et David Rousseau parfaits
de naturel dans ces rôles de niais) vont découvrir
la beauté cachée des laides grâce aux pouvoirs
fantastiques d'un mage de pacotille (Jacky
Nercessian complètement loufoque).
Marilou Berry y incarne un rôle proche de celui de sa
mère dans "Trop belle pour toi" mais dans un
contexte qui lorgne plutôt du côté du conte
de fées pour grands enfants que du film noir de Bertrand
Blier. La scène est son élément et elle
y manifeste, selon l'expression consacrée, une vraie
nature. Tout le mal qu'on lui souhaite est de trouver de grands
beaux rôles à la mesure de son talent. |