Spectacle comique conçu et interprété Meriem
Menant dans une mise en scène de Kristin Hestad avec
Mauro Coceano au piano, Michel Aumont à la clarinette
et Nicolas Courret (ou Gaël Desbois) à la batterie.
Emma la clown a un petit vélo qui trotte dans la tête
et ses divagations existentielles serraient le cœur dans
son dernier opus "Sous le divan" quand elle se disait
"invivante". Quand elle se sent perdue, lui vient
une chanson qui elle aussi trotte dans sa tête. A défaut
d'en trouver parfois, elle a décidé de s'en écrire
des chansons, des rien qu'à elle. "Et comme la musique,
c'est mieux à plusieurs j'ai dit je veux un orchestre
autour, et ça va pulser ma gomme…"
Elle est toujours la même avec sa silhouette tout en
bras et en jambes trop longs trop maigres, en tenue de cheftaine
scout avec sa jupe plissée suspendue sur les hanches
qui semblent lui remonter sous le menton, le croquenot baillant
avec une patate à la chaussette, son bibi enfoncé
jusqu'au oreilles et son gros nez écrasé couleur
gros rouge.
Elle veut faire la chanteuse, ça donne "Emma la
clown et son orchestre" et ça pulse pas tant que
ça, parce qu'il faut se plier aux contraintes de la musique,
parce que les chansons sont un peu "pouet pouet la rirette",
parce qu'elle chante faux, volontairement sans doute puisque
que dans son dernier spectacle elle avait une bien belle voix,
parce que les intermèdes, en forme de gags visuels, comme
le micro farfelu, sont un peu convenus.
Et puis, arrive le moment où Emma la clown se débarrasse
de ses oripeaux. Le personnage se métamorphose laissant
apparaître une jolie jeune femme, son mentor Meriem Menant,
qui pousse également la chansonnette.
Comme si cette dernière avait envie d'être reconnue
pour elle-même Une métamorphose, ou une nécessité
cathartique, ou le besoin d'affirmer que Emma, qui peut-être
lui fait de l'ombre, n'est qu'un personnage qui peut disparaître
d'un instant à l'autre? Drôle de sensation entre
métamorphose et mise à mort.
Mais Emma a la peau dure puisque un nouveau spectacle se profile
déjà à l'horizon intitulé "Dieu
est-elle une particule ?", sans doute pour avoir la tête
dans les étoiles. |