Cette
première Master Classe de février 2010 aurait
pu être sous-titrée "Oh les filles Oh les
filles" en souvenir d'un tube des seventies dispensé
par le très rock'n roll groupe Au bonheur des dames.
En effet, les élèves de Maître Jean-Laurent
Cochet sont constitués très majoritairement de
représentants de la gent masculine. Le public apprécie
d'autant plus les prestations du "beau sexe" qui ne
démérite pas le moins du monde quand il franchit
le cap de la scène.
Or, ce lundi, toujours ébahi par la profusion d'élèves
qui s'inscrivent pour "auditionner" dans ces cours
publics d'interprétation dramatique avec leur récent
travail, Jean-Laurent Cochet a fait un choix judicieux en forme
de festival au féminin.
Exception faite de la scène de Louis XIII et Bellegarde
dans "Marion Delorme" de Victor Hugo, de celle entre
Narcisse et Néron dans "Britannicus" de Racine
et un extrait du "Spleen de Paris" de Baudelaire,
la master classe a donc fait la part belle aux "filles".
Des filles qui figurent parmi les plus récents inscrits
et que découvrent donc le public assidu toujours friand
de nouveauté. Nouveauté donc et surtout dans le
non formatage des jeunes comédiennes qui, fut un temps,
avaient presque toute le même physique et le même
emploi de jeunes premières lénifiantes. Tel n'est
pas le cas ce qui a pour conséquence de conforter davantage
encore Jean-Laurent Cochet dans sa foi en l'avenir après
une période de relative déception.
Dans des scènes de couple au sens large du terme, tout
d'abord, celle cruelle entre Clotilde et son amant dans "La
Parisienne" de Henry Becque, celle précieuse entre
Arsinoé et Alceste dans "Le misanthrope" de
Molière et celle piquante entre Silvia et Lisette dans
"Le jeu de l'amour et du hasard" de Marivaux.
En solo, ensuite et bien sûr, où elles se reçoivent
toutes le satisfecit du Maître tant dans l'exercice imposé
des fables de La Fontaine ("La folie et l'amour",
"La montagne qui accouche", "Le savetier et le
financier") que dans les grandes scènes du répertoire,
le monologue d'Irma Lambert dans "La folle de Chaillot"
de Jean Giraudoux ou celui de la Reine dans "Ruy Blas"
de Victor Hugo.
Ah les filles !!! … quand elles ne sont pas que jolies
! |