Laetitia Velma, c’est un peu le peintre impressionniste de la chanson française, incomprise. Tout ce qu’elle chante est un peu flou, ses mots sont une suite de petites touches mis côte à côte. Les Eaux Profondes, comme si elle était tombée au fond de la piscine, et qu’elle chantait du fond.
Franchement, je n’ai pas accroché, tout est trop lisse comme la surface d’un lac, sans poisson pour faire des ronds dans l’eau, sans caillou pour faire des éclaboussures. Comme un coloriage sans dépasser.
C’est du piano qui va bien, une jolie voix bien posée, des accords millimétrés, des gammes arrangées, que des vaguelettes dans un océan paisible. Douze chansons pour ne parler que de son petit cœur qui ne bat que pour elle. A croire qu’elle n’a écrit cet album qu’en guise de thérapie de couple. Mais pas forcément pour être partagé. Comme un lac inerte destiné à croupir.
J’ai donc fait le nécessaire pour récupérer le timbre de sa voix claire, posée, entre la colère froide et la douceur d’une berceuse, et je l’ai collée à d’autres paroles, d’autres musiques, je lui ai tout envoyé. Ça restera probablement lettre morte, mais ça lui donnera peut-être une envie de ruisseau pour la prochaine fois. |