Comédie de Robert Harling, mise en scène de Dominique Guillo, avec Marie-Hélène Lentini, Isabelle Tanakil, Léa François, Sandrine Le Berre, Brigitte Faure et Elisabeth Vitali.
Une affiche rose "girly", des portraits de femmes rieuses et un titre qui évoque une des thématiques récurrentes du café-théâtre et du one man show, dont notamment un sketch culte de Muriel Robin, tout laisse accroire à une comédie comico-comique à grosses ficelles sur le "pia-pia" de filles.
Mais les apparences sont parfois trompeuses et sous "Coiffure & Confidences", titre de traduction française signée Didier Caron, se cache "Steel Magnolias", une comédie dramatique à succès, de surcroît portée au cinéma par Herbert Ross, du dramaturge et scénariste américain Robert Harling.
En effet, humour et émotion tissent une partition sensible révélant les petites et grandes joies et peines comme les prises de bec du quotidien de femmes dans la quarantaine bien amortie dont les rendez-vous au salon de coiffure sont tout aussi cathartiques que capillaires, qui se déroule, comme la vie, en montagnes russes avec juste le nécessaire de la spécialité étasunienne que sont les bons sentiments.
Ce que la mise en scène de Dominique Guillo négocie avec sobriété en ne tirant jamais ni vers la caricature ni vers le rire facile et en encadrant efficacement, pour éviter tout débordement intempestif dans l'élan de dialogues bien calibrés, une distribution judicieuse et homogène.
Au début des années 1980, à Paimpol, dans le salon "Thérèse Beauty", carrossé vintage par Olivier Prost, tenu par une patronne pétulante (Marie-Hélène Lentini révélant une finesse de jeu qui va au-delà de son image télévisuelle de gai luronne adepte des rillettes du Mans) qui vient d'engager une nouvelle coiffeuse (Sandrine Le Berre touchante en oisillon tombé du nid) se prépare pour l'effervescence du samedi.
Arrivent dans la foulée, les habituées, la veuve de l'ancien maire, notable "pouet-pouet" qui s'invente une deuxième jeunesse (Isabelle Tanakil parfaite), la woman farmer au chien-chien (Brigitte Faure irrésistible en bulldozer sentimental) et la mère de famille dévouée (Elisabeth Vitali très juste dans le drame réaliste), elles aussi effervescentes car c'est jour du mariage de Magali (belle prestation de Léa François), la fille cette dernière, dont le destin constitue le fil rouge de la pièce.
Oeuvrant au diapason pour restituer l'ambiance chaleureuse et quasi-familiale des salons de village et de quartiers et camper de manière crédible ces personnages de la vraie vie, le sextet emporte l'adhésion du public en jouant la carte chorale de l'amitié et de l'empathie au féminin. |