Duo humoristique écrit et interprété par Christopher Demora et Steeven Demora dans une mise en scène de Marie Pascale Osterrieth.
Les vieux briscards du pré-carré du one man show ont du mouron à se faire : Les Jumeaux arrivent débarquant du 5-9 avec "On n'est pas là pour vendre des cravates !" qui manifeste leur ferme intention d'y installer non un simple pied-à-terre mais leur résidence principale avec pignon sur rue.
Et Christopher Demora et Steeven Demora ont bien raison de placer haute la barre car ils en ont sous la pédale.
A peine la trentaine, avec un physique de jeuens gens de bonne famille et de gendre idéal, empathiques et déjà aguerris, ils dispensent, sous la direction efficace de Marie Pascale Osterrieth, un spectacle aussi fluide que dynamique et bien conçu en la forme qu'au fond.
En effet, ils reprennent les codes du stand-up pour assurer une transition interactive entre des sketches qui alternent portraits contemporains décapants et mise en scène satirique de personnalités ou de personnages universellement connus.
Par ailleurs, aussi inspirés et malins que percutants les textes, qui ne comportent aucun "gras", ne cèdent ni à la facilité ni à la trivialité gratuite. Les Jumeaux, qui jouent avec circonspection de leur géméllité, tout en usant de sa force de frappe au regard de l'ego dans le genre du duo d'humoristes, mais sans modération de leurs talents de comédien, d'imitateur et de chanteur, y instillent différentes tonalités.
Ainsi, et entre autres, le moment d'émotion pour leur région natale avec la rencontre du ch'ti de base et du cinéaste Christopher Nolan, la caricature politique débridée pour la passation de pouvoir entre François Hollande et Emmanuel Macron et l'ex-couple présidentiel français repartant pour une nouvelle campagne pour l'élection de Carlitta, et le thème sociétal en passant par le détournement de la bande dessinée avec deux jumeaux célèbres, les Dupont et Dupond, en mission d'infiltration auprès d'un imam présumé salafiste.
De plus, ils gèrent judicieusement tant leur humour, du policé au trash maîtrisé en passant par le politiquement incorrect avec les mamies dealeuses, que le format, un format court sans rappel, qui, de manière stratégique, telle une coquette qui ne dévoile pas tout le premier soir, ne conduit pas à la satiété. |