"Il est en retard, il est en avance, Il est en retard, il est en avance, Il est en retard, il est en avance, Il est en retard, il est en avance, Il est en retard, il est en avance, Il est en retard, il est en avance..."

D’abord la musique puis le contexte. La musique : explosive, imprévisible, dissonante, répétitive, scandée, non dénuée d’un certain humour, de plaisir et de rage. Le contexte : The Wild Classical Music Ensemble est un projet initié en 2007 par Damien Magnette (Facteur Cheval, Zoft), batteur et metteur en son, réunissant des wallons et des flamands. Un groupe hors norme puisque composé en partie de musiciens handicapés mentaux jouant sur des instruments bricolés spécialement pour eux donnant un son particulier à l’ensemble.

Pas de sensiblerie, encore moins un spectacle à la freaks mais une belle leçon. Un moyen pour les musiciens d’expression, de lien social, de travailler l’estime de soi, d’ouverture, un moyen de dépasser le handicap et de faire comme tout le monde, et alors que tout le monde ne sait pas faire de musique. Et l’important reste la musique. Et comme sur leur disque précédent, Tapping is clapping, sorti en 2016 déjà chez Born Bad, elle est excellente. Ça bastonne sec, elle est sauvage, libre, électrique, obsédante, dansante, irrévérencieuse, spontanée et totalement réjouissante. Peut-être moins barrée qu’auparavant.

Ce n’est pas plus, pas moins non plus, le foutoir qu’ailleurs dans ce genre de musique. Elle dégage une véritable énergie que l’on imagine facilement dénuée de tout cynisme. On y croise Frustration (Fabrice Gilbert chante sur le diabolique "Bande de..."), Devo, de la no wave, du post-punk... Plus encore que le résultat, très bon au demeurant, le geste mérite largement l’écoute. Et en concert l’ensemble prend encore plus d’ampleur et d’intensité. Ne vous inquiétez pas, Tout va bien (très bien) se passer...