Natalie Lamotte est peintre. Depuis 20 ans, elle opère une recherche sur la forme et la couleur.
Avec "Rouge", elle expose, à la Galerie Artegalore, une série de toiles réalisées dans le cadre d'un travail d'approfondissement sur la couleur rouge et une démarche créatrice basée sur l'élan pictural qui, par le prisme de la concentration mentale, matérialise des forces vitales et pulsionnelles.
Une démarche qui devrait ravir Richard Storr, le commissaire de la 52ème Biennale d'Art Contemporain de Venise placée sous la devise " Penser avec les sens. Sentir par la raison".
Cette peinture de l'intime, de l'essence de soi, éclate en taches rouge, des rouges épais et turgescents aux roses diaphanes, sur une toile d'un blanc lumineux.
Immanquablement, elle déclenche chez le spectateur ce phénomène psychologique qu'est la pareidolie au terme duquel un stimulus vague et indéterminé est perçu comme reconnaissable, qui sert de support notamment au fameux test des taches d'encre de Rorschach qui est à la base de la psychologie projective.
Une oeuvre violente, percutante, qui captive ou qui effraie, et qui induit, par la couleur rouge associée à la pulsion de vie, au sang, à la force vitale et sexuelle, après l'émotion esthétique première, des résonances intimes et fantasmatiques.
Et là est bien le propos de Natalie Lamotte.
"L’étude et la transcription de ce moment d’avant l’image, où la forme se manifeste non pas comme la transcription d’un visible présélectionné par l’esprit mais comme l’invention d’un état situé exactement entre l’inconsistance des fluides et la consistance de la chair."
A l'opposé de l'acte démiurgique de l'artiste, elle se fait archéologue du vivant mais aussi, d'une certaine manière, catalyseur de la révélation de soi. |