Voici un groupe composé de quatre jeunes femmes d'Oslo qui ont la réputation de dégager une énorme énergie positive sur scène, de passer d'un instrument à l'autre et de transporter le public à chacune de leurs apparitions. Leur pop hybride, étrange mélange de folk, de country, de rock et de cabaret utilise autant la guitare et le violon que la contrebasse, l'accordéon ou la balalaïka, mais conserve malgré sa nature éclectique, peut-être en raison des instruments, un vrai sens de l'authenticité.
La musique de Solveig Heilo, Anne Marit Bergheim, Turid Jorgensen et Marianne Sveen fait immédiatement penser au son des Gogol Bordello mais aussi à Kurt Weill. Dans "A bar in Amsterdam", on croise la fanfare d'un film d'Emir Kusturica enrichie de riches harmonies vocales. "Demon Kitty Rag" oscille entre le ragtime d'un piano accompagnant un film muet et des vocalises rockab'. "Virginia Clemm" vise plutôt vers L'Opéra de quat'sous. "Play my darling play" fait aussitôt penser à une vieille ballade irlandaise. Quant à "To the sea", la chanteuse peine à suivre un violon klezmer tellement celui-ci est lancé à vive allure.
Ce disque fourmille donc d'influences de toutes sortes et s'attaque à un éventail impressionnant de styles. Cependant, il trouve une unité et une cohérence dans la production qui cherche d'abord à capter l'énergie et fait la part belle aux voix des quatre chanteuses. Il y a là une attitude un peu punk comme dans le No Smoking Orchestra.
Katzenjammer passe à Paris au Réservoir le 16 juin, avant de partir tourner aux États-Unis. Cette jolie petite salle en bois, au décor de bric et de broc, devrait être un bien bel écrin pour accueillir la performance de ces quatre jolies jeunes femmes venues du nord, mais au tempérament bouillant. A priori, une date à noter dans vos agendas car cette musique est de manière évidente destinée à faire la fête. |