La Master Classe de mars 2012 de Jean-Laurent Cochet est placée sous le signe de l’éclectisme puisque la soirée prend la forme d’un véritable kaléidoscope théâtral qui se nourrit de tous les siècles et de tous les registres.
Elle commence avec une fable de La Fontaine, les fables constituant la base de l'enseignement de l'art dramatique dispensé par le Maître, "Le lion amoureux" présentée par Laurent Jérôme qui est un des élèves de l’antenne provinciale des cours en Cochet en province, et plus précisément à Lattes.
Ensuite, les spectateurs fidèles retrouvent la suite du travail initié lors de précédentes master classes sur une scène de "Le menteur" de Corneille avec Yves Scheuner dans le rôle titre et Olivier Balais dans celui du père dudit menteur.
Ce qui permet d’apprécier les évolutions intervenues et d’en poursuivre le travail au mot près avec un exercice nouveau particulièrement enthousiasmant et évocateur qui tient à ce que, pendant les répliques du père, Jean-Laurent Cochet exprime à voix haute le sous-texte qui doit sous-tendre les répliques du fils, indiquant ainsi au comédien l’intonation exacte de chacune de ses répliques.
Après Corneille, Racine qui appelle les félicitations pour Christel Pourchet et Maximilien Solves, jeune élève de 16 ans à la maturité plus que prometteuse, interprétant la scène de "Britannicus" dans laquelle Néron annonce à Junie son désir de l’épouser, mais qui donne du fil à retordre pour la charmante Mélanie Le Bras dans la scène de la prière de "Esther" dans laquelle elle est laborieusement confrontée à la double difficulté de la tragédie et de l’alexandrin.
Beau moment de théâtre également avec Vincent Simon et Guillaume Beyeler tous deux parfaits dans un extrait de "Sud" de Julien Green.
Ensuite, les deux scènes suivantes, une scène du volet "Les Batailles" de la pièce "Jeanne d’Arc" de Charles Péguy, avec Julien Dupuy et Hugues Popot, et la première scène de "La parisienne" de Henry Becque proposée par Sylvia Cogan et Franck Cicurel, connaîtront le même sort.
En effet, Jean-Laurent Cochet laissera se dérouler l’intégralité de la scène sans intervenir pour conclure que, si, techniquement, les élèves ont suivi et respecté les règles tenant à la diction, en revanche, l’interprétation est erronée, pour la première, en ce qui concerne la situation, et, pour la seconde, en ce qu'elle dénature le sens du texte original. De quoi déstabiliser les jeunes comédiens et augurer de pain sur la planche pour les prochaines master classes.
La soirée commencée par une fable se clôt avec un poème, qui aurait pu être une fable, "Le crapaud" de Victor Hugo brillamment dit par Gabriel Mirété. |