L’histoire antique est une période historique que j’aime beaucoup, que cela soit de l’histoire romaine ou de l’histoire grecque. Nombreux sont les ouvrages et publications qui portent sur ces deux Histoires mais malgré cela, on arrive encore à avoir de nouveaux ouvrages très intéressants sur ces périodes historiques.
Le nouvel ouvrage dirigé par Nicolas Simon, docteur en Histoire de la Grèce ancienne en est l’exemple parfait. Avec Nouvelle Histoire d’Athènes, il nous plonge au cœur de la vie quotidienne athénienne à son apogée. L’immersion est passionnante, du début à la fin.
L’histoire de l’Athènes antique semble bien connue : la démocratie prend place à l’Assemblée sur la Pnyx, Athéna est honorée sur l’Acropole, les métèques sont nombreux et inférieurs aux citoyens. Mais les récentes recherches nous invitent à repenser notre vision de la Grèce et de sa capitale. Ce qui implique de changer de perspective en regardant, non pas vers les hauteurs de l’Acropole et de la Pnyx, mais en contrebas, vers la place publique qu’est l’Agora.
En effet, partir de l’Agora permet de restituer le bouillonnement de la cité grecque qui, contrairement aux idées reçues, n’est en rien figée et désincarnée. Riche d’activités économiques et industrieuses, la place incarne l’effervescence de la vie quotidienne, mais elle n’en est pas moins un des lieux privilégiés de la politique athénienne. Ainsi, les marchands en tout genre perturbent les débats du Conseil et les cochons à vendre sur le marché côtoient les discussions de Socrate.
À travers une série de questions, cet ouvrage bat en brèche tous les poncifs sur l’Athènes classique : les femmes étaient-elles cantonnées à une vie de réserve et de discrétion ? Les informations qui circulaient étaient-elles à l’abri des fake news ? Les lois étaient-elles accessibles à tous ? Les étrangers étaient-ils inférieurs aux citoyens ? Le marché était-il un espace de non droit ? Les statues n’étaient-elles que des œuvres d’art ? Les soldats étaient-ils tous des hoplites ? La philosophie est-elle la fille de la cité antique ?
Au travers de toutes ces questions, l’ouvrage traite donc des échanges commerciaux à Athènes, de la place des femmes dans la société, de l’instruction civique des citoyens, de l’importance des tribunaux aussi à Athènes, du repas et de son importance dans la société athénienne. Il s’intéresse aussi à la mémoire politique et visuelle tout comme à l’organisation de l’armée à Athènes. Il porte aussi sur la médecine et sur l’importance des jeux et du ludique à Athènes.
En une quinzaine de chapitres, Nicolas Simon et son équipe d’historiens nous proposent un récit vivant de l’Athènes antique et, ce faisant, renouvellent profondément notre vision politique, sociale et religieuse de la cité grecque. L’ouvrage risque fort de devenir un livre indispensable pour ceux qui souhaitent approfondir leurs connaissances sur cette cité d’Athènes. |