La soirée commence bien, transports en commun bondés, moiteur et chaleur m'accompagnent. Une petite bière dans un bar voisin du Bataclan et me voila lancé dans une discussion avec un habitué du débit de boisson (terme politiquement correct pour décrire un alcoolique notoire local) dans une discussion sur le tennis ... Moi, grand sportif devant l'éternel.
L'heure avance il va falloir y aller, je ne voudrais pas rater la première partie. Chose frappante pour un groupe censé être "culte", la salle n'est pas complète au grand dam du vendeur de billets à la sauvette qui avait spéculé sur l'évènement. Des places sont disponibles à la billetterie de la salle, chose assez rare à Paris.
Le groupe d'ouverture a déjà commencé, comme quoi, il y avait des trucs à dire sur le tennis.
Warehouse distille un rock noise, le son et l'énergie font penser à Unwound, entre autre. Le groupe est énergique, la bassiste à un très bon son, il me semble l'avoir déjà vue ailleurs. Le trio égrène ses titres, les compositions sont de qualité. Le chanteur nous rappelle que l'on peut se procurer leurs enregistrements au stand pas loin. Il n'en sera pas beaucoup plus riche et nous pas beaucoup plus pauvres, comme il nous le fait remarquer.
Un petit coup d'oeil au dit stand me permet de constater que la reformation de Slint s'accompagne d'un pléthore de disques, T-shirts (grand choix de modèles, mais pas de couleur) CD, vinyls etc .... Les tenanciers des stands auraient tout de même du prévoir un éclairage d'appoint, T-shirts ou disques noirs sur fond noir dans un coin sombre .... mieux vaut avoir une vue perçante.
21h00, les lumières s'éteignent, le groupe de Louisville enter en scène. Finalement, le rider posé à coté de la console son n'a pas menti. Les américains ont le respect des horaires, c'est déjà ça.
Première chose, les quatre membres de Slint sont devenus cinq pour la soirée. Brian Mc Mahan et ses comparses seront statiques toute la soirée, il ne fallait pas s'attendre à les voir se trémousser non plus.
Slint Performing Spiderland, c'est l'album joué dans l'ordre. Le son est (presque) parfait réellement, la balance a dû être faite au millimètre. Les musiciens ne font pas une note de plus ou de moins par rapport à l'album. Même le batteur ne rajoutera pas un coup en plus ou en moins. Un vrai bonheur à écouter pour tout fan de ce groupe élevé au rang de mythe.
Une transe s'empare de quelques membres du public et des parties de air guitar, discrètes tout de même, feront leur apparition. La transe vous prend, on n'en choisit pas la manifestation !! Une fois l'album terminé, rappelons qu'il comporte six morceaux, pour une durée de 36 minutes, le groupe s'attaque à un titre du EP Glenn. Puis un morceau de Tweez, premier opus du groupe, sur lequel Brian Mac Mahan aura quelques difficultés avec sa guitare.
Parti pour en changer, les autres membres de Slint entameront un morceau inconnu, extrêmement mauvais. Une sorte de soupe, tout droit sortie de la cave de répétition. Ce sera le dernier morceau, tant mieux, quand le soufflé retombe il n'est plus bon à consommer.
Mis à part ce dernier raté, tout le concert à été un pur bonheur pour les aficionados (il n'y avait que ça d'ailleurs). Cette soirée laisse le sentiment d'avoir écouté Spiderland sur sa chaîne Hi-fi, mais beaucoup plus fort et avec beaucoup de monde (que font tous ces gens dans ma chambre !!) Un vrai plaisir tout de même, et une découverte agréable Warehouse |