On entend déjà les hurlements stridents des filles, les gars chaussures à la main pourchassant la bestiole. (Je connais aussi l’inverse). En tout cas, une bêbête qui ne laisse personne indifférent, et qui croyez-moi, vendra chèrement sa peau.
Les Araignées sont les stars de la Galerie de l’Evolution du Muséum National d’Histoire Naturelle du 5 octobre 2011 au 2 juillet 2012.
Une fois passé la panique, que reste-t-il sinon des idées toutes faites, des fantasmes monstrueux que le cinéma fantastique avec délice a su cultiver dans nos imaginaires. De ces trucs tout velux aussi gros d’un immeuble (il faut au moins cela), ou venus de l’espace, ou se glissant dans un lit, l’arme des méchants espions par excellence (James Bond en sait quelques chose). L’image, reconnaissons-le, n’est pas des plus réjouissantes. Une araignée, reste une araignée.
Et pourtant ?
Et, oui un peu comme les requins! Un phobie qui remonte bien loin. La peur et l’angoisse devant cette petite chose qui se balade sur huit pattes est-elle justifiée. C’est toute la question et la curiosité que nous propose cette exposition qui, une fois vue, ne vous fera plus, mesdames et certains messieurs, monter au plafond.
Combattre donc les idées reçues !
Il ne faut donc plus avoir peur. Balayer d’un revers négligent de la main tous ce qui jusqu’à maintenant nous foudroyait. Fini. Araignées mes sœurs soyez les bienvenues… D’accord j’exagère un peu. Si peu. L’exposition est là pour remettre sérieusement nos idées en place et de s’apercevoir de l’importance de cet animal dans la chaîne alimentaire.
Une exposition en trois volets, avec quelques petits panneaux de signalisation nous imposant la prudence (elles ne seraient donc pas si sympathiques ?). Une démarche volontariste et scientifique avec une première partie sur la définition de l’araignée, avec quelques idées reçues à mettre au papier. Une seconde interrogation sur leurs modes de vies (extrêmement variés), une passionnante découverte, vous risquez d’y être scotchés plusieurs heures. Le troisième rendez-vous est une question de savant : pourquoi méritent-elles d’être étudiées ?
Trois interrogations illustrées par une scénographie légère comme des voiles rappelant les toiles d’araignées, rien avoir avec le train fantôme. Les espaces sont clairs, et vivants. Les scénographes Juliette Dupuy et Estelle Maugras ont su nous offrir l’apaisement de nos inquiétudes. Un bon point qu’il faudra renouveler. Le soulagement étant là, il nous reste tout de même à affronter les bestioles.
Il faut bien le reconnaître, nos intuitions sont à côté de la plaque. Les araignées ne méritent pas leur réputation. On a le droit d’être déçu et pourtant, une fois balayée l’appréhension, c’est un monde fascinant qui s’ouvre alors. L’aventure peut commencer. Pénétrez dans l’univers ou le monde de l’infiniment petit (quelques millimètres) côtoie des monstres velus de quelques trente centimètres d’envergure et dont, la plus grande partie des 41 000 espèces sont inoffensives.
Vous désirez que l’on abatte un nouveau mur d’incompréhension ? Et bien c’est la beauté. Les couleurs, l’élégance… A découvrir. Je suis sûr qu’armés d’une grosse loupe, une fois sortie de l’exposition, vous irez droit dans votre jardin ou dans le vestibule de votre appartement pour découvrir l’œil rivé sur la loupe les aventures de votre araignée favorite.
Il y en a long à découvrir, mais à quoi bon, puisqu’il est préférable de se déplacer pour aller à la rencontre de ses petits bêtes pas si effrayantes et qui ont un mérite énorme de faire partie de la biodiversité. Pensez donc mon bon monsieur, ils ont la peau dure ces petits choses, elles étaient sur terre, bien avant les dinosaures.
Respect. |