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Musée Jacquemart-André  (Paris)  Du 11 septembre 2015 au 25 janvier 2016

Avec "Florence - Portraits à la Cour des Médicis", le Musée Jacquemart-André présente une exposition en parfaite adéquation avec ses collections résultant de la prédilection de ses fondateurs pour l'art italien de la Renaissance.

Elle propose donc une immersion dans l'âge d'or de la peinture florentine sous un angle très circonscrit et qui s'avère, au gré de la démarche anatytico-synthétique des commissaires, Carlo Falciani, historien d'art et enseignant à l’Académie des Beaux-Arts de Florence, en collaboration avec Nicolas Sainte Fare Garnot, conservateur dudit musée, judicieusement syncrétique.

En effet, avec le parti pris de "monter une séquence narrative et chronologique pour montrer les mutations du goût et les événements historiques" et le choix des oeuvres sélectionnées, ils parviennent, aux termes d'un parcours chrono-thématique, structure souvent taxée de purement monstratoire, à dresser un panorama du portrait médicénéen qui, tout en étant placé sous obédience maniériste, témoigne d'une étonnante polyphonie picturale et induire plusieurs niveaux de lecture selon l'intérêt particulier de chaque - et tout - visiteur.

Ainsi, l'exposition constitue-t-elle une immersion dans le microcosme des Médicis, dans l'art du Cinquecento florentin par le maniérisme et une réflexion sur la représentation de soi et la fonction du portrait qui, pendant cette période, connaît le développement du culte de la personnalité et l'internationalisation du portrait officiel.

Le portrait maniériste au service d'une cour ducale en quête de légitimité et de rayonnement européen

Jouant sur la gamme chromatique et les insertions graphiques pour mettre en résonance les portraits appariés, la scénographie précieuse de Hubert Le Gall exalte un florilège d'une quarantaine d'oeuvres qui illustre et éclaire le propos de l'exposition.

L'espace qui lui est dévolu, constitué d'un ensemble de salles communicantes, et les cartels détaillés permettent au visiteur de se dispenser de suivre le parcours conseillé après, toutefois, le passage incontournable de la première salle.

Celle-ci est consacrée à l'état du portrait au 15ème siècle sous le gouvernement théocratique de Savonarole, portraituré de façon saisissante par Fra Bartolomeo.

Le portrait est soumis aux principes du naturalisme et de l'austérité stylistique, excluant toute fioriture, imposant une palette sombre et imposant la gravité de la physionomie, hors de tout narcissisme constitutif du péché d'orgueil, auquel satisfait le portrait en profil de médaille antique.

Les représentations plus "élogieuses", de face avec un paysage en arrière-plan introduisant la couleur, doivent être occultées telle "La Dame au voile"' de Ghirlandaio, accompagnée de son volet à coulisse sur lequel était inscrit une maxime ("A chacun son masque").

Ensuite le visiteur pourra appréhender la novation stylistique introduite par le maniérisme, qualifié en son temps de "maniera moderna", avec notamment l'expressionnisme subjectif, le traitement des carnations et la palette chatoyante.

Toujours au plan artistique, l'exposition met en évidence les différentes typologies du portrait, du portrait héroïque au portrait officiel en passant par le portrait d'apparat, le portrait élitaire et le portrait intime avec les miniatures réalisées dans des matériaux précieux et des effigies composant un album de famille installé dans le premier des cabinets de curiosités que fut le "studiolo" conçu pour François de Médicis..

Tout comme elle fait état du tropisme culturel qui tient à l'ancrage du portrait dans le corpus littéraire florentin fondateur de l"identité florentine, composé des oeuvres de Dante, Boccace et Pétrarque, avec les personnages tenant un ouvrage clairement identifiable, comme la facétieuse "Jeune femme au livre" d’Andrea del Sarto, les portrait de Lorenzo Lenzi et de la poétesse Laura Battifiero de Bronzino et la musique avec le portrait des joueurs de luth dont celui peint par Salviati.

Ce tropisme tient également à la volonté des Médicis qui veulent ériger Florence en centre intellectuel. L'histoire des Médicis peut constituer un autre axe de visite sous l'angle de ce qui ressort aujourd'hui aux stratégies de communication.

Pour les gens de cour et les élites intellectuelles, le portrait joue un rôle identique, à une plus modeste échelle locale, pour étayer leur suprématie sociale. Ainsi sont-ils représentés dans l'attitude oisive et nonchalante des nantis, mis en scène dans un décor et une mise qui évoquent leur statut social ("La dame en rouge de Bronzino, "Jeune homme en compagnie d'une biche" de Salviati, "Portrait de l'homme au chien" de Tosini).

Et les Médicis choisissent des peintres qui ne sont pas de petits maîtres-artisans d'atelier mais des artistes et érudits et notamment la triade formée par Pontormo, Bronzino et Salviati pour lesquels le portrait, genre dans lequel ils excellent, ne constitue pas la seule production.

Pour les Médicis, famille de bourgeois marchands et banquiers, à la fonction du portrait comme représentation de la puissance du pouvoir et instrument politique des cours royales, s'ajoute celle du portrait héroïque.

Ainsi les portraits à la chromatique monérale de Bronzino célébrant les faits d'armes, officient tant pour la commémoration de leur accession militaire au pouvoir que pour l'iconification des fondateurs de cette nouvelle dynastie.

Par ailleurs, outre l'affirmation publique et personnelle de l’image de soi et de son rang, les portraits médicénéens reflètent l'aspiration à s'inscrire dans une noblesse dynastique à défaut de noblesse de lignage et à porter l'un des grands duchés de Toscane à l'égal des royautés européennes.

A cet égard le portrait de l'épouse de Cosme 1er, Eléonore de Tolède, réalisé par Bronzino retenu comme visuel pour l'affiche de l'exposition, prêt exceptionnel en provenance de la Galerie Nationale de Prague constitue un modèle du genre avec son extrême raffinement.

Le monumental portrait d'apparat qui tient lieu de publcité de la vie ducale, ancêtre de la photo de magazines d'actualités du Gotha, connaît son apogée à la fin du siècle.

Mais les peintres maniéristes ne sont plus et le portrait d’État florentin, à l'instar des portraits officiels européens tels ceux de la période élizabéthaine récemment à l'affiche du Musée du Luxembourg ("Les Tudors"), est strictement codifié.

Standardisé, il devient empesé sous le poids des symboles du pouvoir. et des signes ostentatoires de richesse, comme le le portrait en pied de Marie de Médicis, future reine de France, exécuté par Santi di Tito, peintre dont le maniérisme tardif aux frémissements naturalistes dans ses portraits d'enfants.

Riche de chefs d'oeuvre et de prêts exceptionnels, telle "La dame en jaune" de Andrea del Sarto considéré comme le précurseur du maniérisme, l'exposition offre donc de nombreux chemins de traverse pour feuilleter l'histoire de l'art florentin et le maniérisme; Peut-être aussi avec pour fil rouge, le modelé des mains maniéristes suggéré par le visionnage de l'extrait d'un documentaire réalisé par l'historien et critique d'art Hector Obalk diffusé en prologue.

 

En savoir plus :

Le site officiel du Musée Jacquemart-André

Crédits photos : MM (Plus de photos sur La Galerie)
avec l'aimable autorisation du Musée Jacquemart-André


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