Réalisé par Franck Llopis. France. Drame. 1h0 (Sortie le juin 2016). Avec Chris Imberdis, Louise De Fleury, Camille Lindskog, Florent Nemmouchi, Mathieu Duhaze, Berouke Tesfaye, Sonia Mistri et Christelle Gervaise.

Désormais, tous les ans, Franck Llopis, producteur maître d'oeuvre des "Films à fleur de peau", cinéaste, prof de cinéma, a décidé de réaliser un film avec ces élèves de l'école "Côté cours".

Cette année, le film s'appelle "Futur antérieur" et a un double intérêt : d'abord, il montre des apprenti-comédiens mettant en pratique devant la caméra ce qu'ils ont appris ; ensuite, c'est l'occasion pour lui de tourner un "vrai" film.

Film de science-fiction minimaliste, sans aucun effet spécial, "Futur antérieur" de Franck Llopis permet donc une revue de détail des effectifs de l'école "Côté cours", mais il le fait sans nuire à l'histoire.

On sait, si l'on connaît le cinéma de Franck Llopis, qu'il privilégie le scénario et qu'il se fait, argent abondant ou argent manquant, un point d'honneur à ne pas le négliger. Pas question de pratiquer des ellipses abracadabrantes pour cacher l'impossibilité d'une scène, il faut que tout tienne debout pour Llopis.

Et force est de constater qu'il réussit son pari : tourner au jour le jour, montrer des lieux parisiens assez peu filmés (comme le bassin de l'Arsenal) et créer le climat pour développer les aventures de Monsieur Max, de Monsieur Wilfried Max.

À l'âge où d'autres sont grand-pères, il porte beau, le "Max" avec sa calvitie adaptée à son chapeau. Il fait tourner les jeunes têtes avenantes, multiplie les affaires en publicitaire qui a sa Rollex depuis des décennies...

Le seul hic : il se laisse tenter par l'achat - à prix d'or - d'une application pour son pas si futé que ça Smartphone... Une application maléfique qui permet de revoir son passé et surtout de découvrir son futur. Moralité : le voilà qui trébuche sur son futur immédiat et le sort funeste qui l'attend dans quelques semaines. Et là, ça n'aide pas à continuer à jouer les jolis cœurs et à transformer tout ce qu'il touche en grosses coupures.

Grâce à la musique d'Olivier Lallemant, nom qui rime avec Bernard Herrmann, "Futur antérieur" de Franck Llopis a un petit quelque chose d'hitchcockien. Même s'il multiplie les rencontres inutiles pour remplir le contrat des charges du projet, le réalisateur-scénariste sait peupler chaque scène d'éléments narratifs propices à maintenir l'intérêt du spectateur. Monsieur Max est omniprésent, mais Chris Imbertis a la carrure pour ce défi. Il peut être drôle ou tragique, hâbleur magnifique ou condamné à mort effrayé...

Au final, le meilleur compliment que l'on puisse faire à un objet filmique non identifié comme "Futur antérieur" de Franck Llopis c'est d'affirmer qu'il est un film comme les autres.

Ah si... Une seule différence avec la majorité de ses "congénères" : c'est un bon film qu'on prendra plaisir à voir.