Ce qu’elle voulait, c’était raconter des histoires, ce qu’elle avait, c’était une page blanche, ce qu’elle a fait, c’est incarner les femmes atypiques qu’elle a rencontrées. Quand ? Après son trio Les Valseuses. Comment ? En chantant.

Femmes debout est le premier album solo de Zoé Simpson. Elle y décrit ces personnalités féminines, courageuses anonymes qui vacillent mais ne flanchent pas. De celles qui choisissent de résister plutôt que de céder, de sourire plutôt que de se plaindre, de combattre plutôt que de renoncer.

D’abord, la première femme de sa vie, sa tendre maman, décédée le 12 novembre 2015, mort prémonitoire à l’abasourdissement dans laquelle tombe la France le lendemain. "Novembre sous les cendres". Une maman, c’est une lionne singulière, une louve protectrice et une chipie apaisante, "Lise" est celle de l’artiste.

Destins de femmes soumises ou ingrates, procrastinatrices ou amoureuses ("La rose"), seules ou mal accompagnées, marathonienne d’exception ("Marche") ou souvenir perpétuel ("Va, la vie va"), il n’est pas de fragilité sans force ni de renoncement sans douleur. C’est tout cela que raconte Zoé Simpson dans Femmes debout.

C’est tout ça, et un peu plus, de la pop langoureuse aux ballades romantiques, c’est le son teinté de cordes sèches que les épines se font sentir et que le sang jaillit, comme un rappel du palpitant qui dirait "hé, je suis là, ne me ménage pas, mais prend soin de moi aussi".

Composé et réalisé avec Malcolm Crespin, l’album est parfois grave, juste ce qu’il faut d’insouciance, il reflète les ambiguïtés féminines, astucieusement décrites dans les textes. Souvent fragiles, les personnalités reconnues puisent leur force dans leurs convictions, et leur pudeur dans leur rage. Nous avons tous croisé de ces femmes debout face au vent, efforçons-nous d’y puiser de l’espoir.