Fantaisie musicale de et par Patricia Clément et Martine Thinières.
Rose Bécart et Blanche Descroches font penser aux artistes de second ordre qui, de tournées glauques en fêtes régionales, écument les salles polyvalentes des zones culturelles sinistrées.
Mais qu'importe, spécialistes de la musique distanciée, la grande gigue déguisée en poupée Barbie sans copyright, et la petite ahurie vêtue d'une robe virginale, tout droit échappées d'un conte de Tim Burton, forment un duo de violoncellistes déjantées qui proposent au public de survoler une histoire de la musique, revue et corrigée à la lumière de leur gaffe et de leurs aphorismes illuminés, grâce aux œuvres inestimables d'un charcutier compositeur autodidacte inconnu, et qui le restera, malgré la hardiesse du titre de ses œuvres, comme "Les quatre salaisons" ou "L'après midi d'un phoque".
Ca c'est pour le premier degré qui participe du registre traditionnel du clown. Car comme les oignons par grand froid, Patricia Clément et Martine Thinières nous font le coup des couches et leur "fantaisie théâtrale, musicale et charcutière" cache plus d'un bémol dans leurs archets.
Entre poésie et absurde, sourire et burlesque, "Les Mauvaises" pratiquent un humour ravageur qui, mine de rien, caricature les coteries hype et épingle quelques fâcheux qui se gaussent de culture.
Et puis, jamais deux sans trois, le rire peut parfois virer au jaune quand il révèle une satire bien trempée de la féminitude.
Un spectacle drôle et divertissant au bienvenu effet kisscool. |