On vit une époque étonnante. Alors que l'on miniaturise, numérise, dématérialise tout et n'importe quoi, la mode est au vieux. Au vintage pardon, c'est tellement plus chic.
Résultat : une batterie de jeunes qui ne jurent que par la culture 60's et des vieux qui profitent de l'opportunité pour reformer quelques groupes oubliés,voire mort afin de préparer tranquillement leur retraite.
Du coup, Devendra Banhart se laisse pousser les chemises à carreaux, Paul Mc Cartney s'est acheté de nouvelles Converse et Vashti Bunyan revient avec une compilation fleuve d'enregistrements datant de bientôt un demi siècle (oui jeune homme, en 1960, il y avait déjà de quoi faire des enregistrements. Non, ce n'était pas en numérique sur MySpace. Tais-toi maintenant et débranche ton baladeur de mon pc, tu vas encore désynchroniser itunes).
Donc oui, Vashti Bunyan est une dame contemporaine des Beattles, en toute modestie, et se permet aujourd'hui de sortir 25 titres de ses tiroirs (en fait, des 45 tours de l'époque) et de réussir à épater encore la galerie. Et si les morceaux avaient été remasterisés, numérisés, restaurés ... Je ne suis pas certain qu'il aurait été évident, dans un blind test de ne pas croire à quelques titres inédits de Coco Rosie, Tiny Viper ou autres folkeuses modernes et branchées.
Car, à défaut d'être modernes, les chansons de Bunyan n'ont pas pris une ride et on retrouve, dans ce disque, les influences de sa voix et de sa musique minimaliste à la guitare acoustique sur la musique actuelle.
Le disque se compose de deux parties. Une avec des titres orchestrés à faire pâlir d'envie les Beach boys comme sur "Coldest night of the year" et une autre avec des démos et prises live réalisées avec sa seule voix et sa guitare. Cette seconde partie sonne particulièrement d'époque puisque aucun remixage n'a été fait et il est amusant d'entendre la petite voix de Vashti Bunyan annoncée au début de chaque chanson son titre.
Tout au long de l'album, les craquements du disque viendront rappeler ce bon vieux temps du vinyle et accessoirement mettre les pendules à l'heure, datant comme du carbone 14 ces rengaines d'un autre temps.
Quoi qu'il en soit, Vashti bunyan est bel et bien une influence majeure de la folk américaine actuelle et craquements mis à part (mais pénibles sur la durée), n'a rien perdu de ses qualités d'alors.
Et dire que chez nous, à la même époque, nous avions Richard Anthony... |