Mangala, l'excentrique de la musique mandingue

Connu pour la richesse de sa musique et ses textes engagés, Mangala Camara a une nouvelle fois déchaîné les passions, ce jeudi, dans la cour du Musée National. Portrait de cet artiste de 48 ans, au style très personnel.

La superstar de la musique mandingue, ne cesse d'enflammer le public malien. Cet auteur-compositeur-interprètre est aussi un de ceux qui véhicule le mieux l'image du Mali à travers son style. Connu pour ses débordements ce "Kris Kross de la musique malienne", comme ses fans aiment l'appeler, n'a pas fini d'étonner.

Il se distingue par un style très personnel autant au niveau de ses pas de danses que de ses textes à faire pleurer de rire l'auditoire.

"Il arrive toujours en retard, une fois nous l'avons attendu deux heures, mais c'est sa personnalité, il est un peu insolent, on l'aime pour ça aussi", explique un adulateur. Mangala Camara serait presque un mélange de Mick Jagger, James Brown et Bob Marley.

Il arrive à rassembler toutes les générations grêce à sa voix unique, considérée comme une des plus belles du Mali, avec un timbre inimitable, un brin nasillard.

Il exerce sur les foules une telle fascination, que chacune de ses apparitions, chacun de ses gestes, est accueilli par une clameur fracassante. Il chante le danger du jugement hâtif, les préjugés et les a-priori.

Il use de sonorités envoûtantes et traditionnelles et offre à chaque titre, un voyage à travers ses racines.

Mangala Camara s’impose incontestablement comme l’un des plus grands artistes de son temps. Sa musique est un mélange de djembé, de guitare et de Kora. Artiste complet et engagé, il vit pour et par sa musique, avec plus de 20 ans de carrière, il a occupé également des grandes salles d’Europe et d’Amérique. Né en 1960, il fait ses débuts à Kayes, où il a passé son enfance.

Fils d’un commerçant, ancien militaire dans l'armée française, et d’une comédienne-danseuse, il est amoureux de la musique depuis ses huit ans. Repéré par Salif Keïta en 1983, il intègre son groupe "Les ambassadeurs", en tant que batteur et choriste.

C'est avec eux qu'il goûtera, pour la première fois, la scène française en 1984. Par la suite, il joue dans plusieurs orchestres, Zaka-percussion puis Donkè Paris-Bamako, en 1988. En 1999, il réalise son premier album solo "Fitiwiralé".

Trois ans plus tard, il obtient le grand prix de l'Afrique et de l'Océan Indien au concours Découverts RFI et remporte en 2007 le Tamani d'Or. Il s'impose comme étant le "chouchou" du public malien, un véritable phénomène.