Le choix du titre de ce livre, Au secours ! Mon enfant rentre à l'école ainsi que son illustration de couverture sont étonnants. Ils donnent l'impression que ce petit livre est uniquement destiné à de grandes hystériques qui passent leur temps à la maison. En quatrième de couverture, un second titre se révèle plus parlant : "sos maternelles - petit guide pour rassurer les parents".
Car c'est bien là l'objectif de ce manuel qui énumère un certain nombre de situations concrètes, s'adresser aux parents (et non uniquement aux mères, comme le dessin de couverture pourrait le laisser suggérer) pour calmer leurs angoisses.
Cet ouvrage contient donc des clés pour comprendre ce qui est abordé en petite section, comment se déroule un repas à la cantine, ou quels sont les critères pour évaluer l'enfant en cours d'année. Clair simple, rapide à lire, ce petit livre pourra en effet rassurer les parents les plus angoissés, et ainsi éviter qu'ils ne transmettent leur stress aux tout-petits.
On peut cependant regretter que les conseils de ce guide commencent et s'arrêtent aux grilles de l'école. En effet, le développement de l'enfant dépend aussi de ce qui se passe au sein de la famille. Son attitude en classe sera d'ailleurs différente en fonction de l'éducation qu'il aura reçue et des critères sociaux et professionnels de son environnement familial. Bien que l'auteure, Chrystelle Collin, travaille dans les Yvelines, en grande banlieue parisienne, là où les gens partent tôt au travail et reviennent tard, les aspects de qui va déposer les enfants à l'école, qui va les récupérer et quand, ne sont par exemple pas abordés. Pourtant, ces choix de fonctionnement auront forcément des conséquences sur la fatigue et l'attitude de l'enfant en classe.
Il s'agit donc vraiment d'un petit guide à usage exclusif des parents. Vous, enfant, vous souvenez-vous de votre première journée à la maternelle ? A un âge où on n'a pas la notion du temps et où chaque jour réserve de nouvelles surprises, l'entrée à la maternelle est bien souvent plus traumatisant pour les parents que pour les petits. On regrette aussi que ne soient pas abordés, à travers ne serait-ce qu'un petit chapitre, les conséquences sur le développement des enfants de choix tels que le nombre croissant d'enfants par classe, l'obligation d'intégrer des enfants handicapés moteurs ou en difficulté psychologique dans des classes alors que les professeurs ne sont pas préparés, et les structures pas forcément adaptées...
Cela aussi mériterait d'attirer l'attention des parents quant au développement de leur progéniture, certains enfants demandant une attention particulière de la part de l'enseignant. Mais peut-être est-ce là le sujet d'un autre livre. |