Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Paradis
Andreï Konchalovsky  novembre 2017

Réalisé par Andrei Konchalovsky. Russie/Allemagne. Drame/Guerre. 2h10 (Sortie le 15 novembre 2017). Avec Yuliya Vysotskaya, Christian Claus, Philippe Duquesne, Peter Kurth, Viktor Sukhorukov, Jakob Diehl, Caroline Piette et Jean Denis Römer.

On avait été très heureux de retrouver Andreï Konchalovsky en pleine forme avec son précédent film, "Les Nuits blanches du facteur". "Paradis", qui lui a valu à Venise le lion d'argent du meilleur réalisateur, confirme avec éclat son renouveau.

Rien qu'en découvrant l'affiche, on est frappé par la beauté du noir et blanc, des contrastes très travaillés entre les ombres et les lumières.

"Paradis" d'Andreï Konchalovsky est à l'image de cette affiche une splendeur formelle qui doit certainement beaucoup à son chef opérateur Alexandre Simonov. Les scènes où les trois personnages principaux se retrouvent en gros plan dans des tenues identiques, dans ce qui semble leur "interrogatoire" post-mortem, interrogatoire qui doit déterminer si leur immortalité va être paradisiaque ou plus problématique, ont une puissance d'évocation rare.

Le gris blanc dominant matérialise l'irréalité souhaitée et l'on se dit immédiatement que si le purgatoire existe, il doit bien ressembler à celui imaginé par Konchalovsky et si subtilement éclairé par Simonov.

"Paradis" est donc un film qui très vite quitte le terrain du réalisme, même si c'est à l'issue d'une courte première partie où tout semblait baigner dans un "classique" climat lié à la seconde guerre mondiale.

Le personnage principal est Jules, un policier français joué formidablement par Philippe Duquesne, qui s'est rangé du côté de l'occupant nazi. Pris entre sa vie privée et ses activités professionnelles, on le voit avec sa femme et son fils ou interrogeant Olga, une aristocrate russe agent de la Résistance.

La manière dont son destin se joue sera pour tous, et a fortiori pour lui-même, une surprise, occasion d'un vrai moment de cinéma qui fait alors basculer le film hors d'un strict réalisme.

Chose importante car en suivant désormais un autre destin, celui d'Olga, incarnée par l'extraordinaire Julia Vysotskaya, Konchalovsky projette l'action de son film au cœur d'un camp de concentration.

Pour compliquer le tableau, apparaît le troisième personnage majeur de "Paradis", Helmut, jeune aristocrate allemand qui s'est servilement rallié au nazisme et se retrouve à diriger un camp. Christian Claus lui donne un juvénile visage d'ange de la mort et l'on pense, comme sans doute le réalisateur, à Maximilien Aue, le héros des "Bienveillants" de Jonathan Littell.

Avec pareil sujet, "Paradis" d'Andrei Konchalovsky pourrait subir les critiques de ceux qui suivant Claude Lanzmann se battent depuis "la Liste de Schindler" pour qu'il n'y ait pas de représentation fictionnelle de la réalité concentrationnaire. D'autant que le film décrit le quotidien d'Olga dans son baraquement et comment fonctionne celui-ci.

Mais, à la différence du traitement effectué par Spielberg, le récit mené par le réalisateur russe n'est pas "faussement" documentaire. Ici, paradoxalement, on suit la "vie" des prisonniers ; ils ne sont pas instrumentés pour les besoins d'une démonstration à venir et l'aléa de leur destin funeste est compris et intériorisé. Konchalovsky n'hésite pas à en faire de vrais caractères de fiction, ce qui leur donne cette chair et cette âme qui manquent aux déportés de Spielberg.

Et, vraiment, il va loin puisqu'Olga et Helmut se connaissaient d'avant-guerre, fréquentaient les mêmes milieux cosmopolites de l'aristocratie européenne, avant d'entreprendre une relation à la "Jules et Jim".

Alternant les plans de leurs "retrouvailles" dans le camp avec des flash-back de leurs temps heureux et insouciants, Konchalovsky décrit des personnages perdus entre le cauchemar et le rêve, le passé et le présent, et accrédite peu à peu le sentiment qu'il n'y a surtout plus d'avenir, plus de paradis...

Merveille de fabrication, "Paradis" d'Andrei Konchalovsky propose un récit d'une force et d'une vitalité peu commune. Sans doute que le destin d'Olga est une invention, pourtant, on n'est pas prêt d'oublier son parcours extraordinaire de suppliciée, dont les écorchures sont sublimées par l'interprétation de Julia Vysotskaya.

Un grand moment de cinéma, mais aussi d'humanité.

 

Philippe Person         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
# 28 avril 2024 : Une sélection hebdomadaire fraiche comme le printemps

Ce n'est pas parce que le pays est plongé dans le froid et la morosité qu'il ne faut pas se faire plaisir. Alors, sortons, dansons, rêvons au travers de notre sélection culturelle de la semaine. Pensez aussi à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.

Du côté de la musique :

"Edgar is dead" de Edgar
rencontre avec Johnny Carwash qui était en concert avec TV Sundaze à Saint Etienne
"J'irais ailleurs" de Les Soucoupes Violentes
"Sublimer" de Marine Thibault
"For once" de Mélys
"Tu sauras pas quoi faire de moi" de Olivier Marois
"Boomerang" de The Darts
nouvel épisode du Morceau Caché, consacré à Portishead
et toujours :
"Génération (tome 1)" de Ambre
"Out" de Fishtalk
"Take a look at the sea" de Fontanarosa
"Venus rising" de Trio SR9 & Kyrie Kristmanson
"Perpétuel" de Vesperine
"Liminal status" de Watertank
"The great calm" de Whispering Sons
"Keep it simple" de Yann Jankielewicz , Josh Dion & Jason Lindner
Quelques nouveautés en clips avec Isolation, Resto Basket, Greyborn, Bad Juice, Last Temptation, One Rusty Band, We Hate You Please Die

Au théâtre :

les nouveautés :

"Capharnaüm, poème théâtral" au Théâtre de la Cité Internationale
"Jean Baptiste, Madeleine, Armande et les autres" au Théâtre Gérard Philipe
"Majola" au Théâtre Essaïon
"Mon pote" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Tout l'or du monde" au Théâtre Clavel
"Dans ton coeur" au Théâtre du Rond Point
"Du pain et des jeux" au Théâtre 13 Bibliothèque
"Vernon Subutex" au Théâtre des 2 Rives
"37 heures" au Théâtre la Flèche
"Fantasmes" au Théâtre La Croisée des Chemins

"Sonate d'automne" au Théâtre Studio Hébertot
"Frida" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses

"Preuve d'amour" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Après les ruines" au théâtre La Comète de Chalons En Champagne
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?" au Théâtre du Guichet Montparnasse
des reprises :
"Rembrant sous l'escalier" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala
et toujours :
"Royan, la professeure de français" au Théâtre de Paris
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Le déserteur" de Dani Rosenberg
"Marilu" de Sandrine Dumas
"Que notre joie demeure" de Cheyenne-Marie Carron
zt toujours :
"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

Lecture avec :

"C'était mon chef" de Christa Schroeder
"L'embrasement" de Michel Goya
"Nouvelle histoire d'Athènes" de Nicolas Simon

"Hervé le Corre, mélancolie révolutionnaire" de Yvan Robin
"Dans le battant des lames"' de Vincent Constantin
"L'heure du retour" de Christopher M. Wood
"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
et toujours :
"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

Les 4 derniers journaux
- 12 mai 2024 : Après les ponts vient la pluie
- 05 mai 2024 : Profitons des ponts pour lire, écouter, visiter, applaudir...
- 28 avril 2024 : Une sélection hebdomadaire fraiche comme le printemps
- 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine
           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=