Ce qui est génial avec un groupe dont tu n’attends plus rien (alors que ce groupe n’a sorti qu’un seul disque, c’est un comble), c’est que tu ne peux qu’être agréablement surpris, voire même très agréablement surpris.

Alors oui, malgré Sun Structures sorti en 2013, premier disque de rock pop psychédélique plutôt pas mal du tout, nous n’attentions plus grand-chose des jeunes Anglais de Temples. Pourquoi ? Difficile à dire.

Peut-être la frénésie des sorties qui nous fait tourner la tête et oublier les disques au gré des nouveautés ? Un revival psychédélique qui arrive à saturation, à l’écœurement même parfois, qui digère de moins en moins ses influences et qui commence à se parodier ? Et puis une série de (très) mauvais concerts qui n’ont rien arrangé du tout. Too much too soon ?

C’est donc avec de nombreux a priori que nous avons posé ce Volcano sur la platine. Des a priori envolés en quelques secondes dès le premier titre "Certainty". Le sourire qui illumine alors notre visage ne nous quittera plus un instant. Volcano se déroule comme une évidence avec sa pop pétillante, mais moins psychédélique (vive les synthés rétro futuristes) que sur Sun Structures, (sur)gonflée et (sur)produite mais diablement efficace, où chaque chanson ressemble à un véritable tube en puissance, preuve du sens aigüe de la mélodie XXL, immédiatement et durablement mémorisable et de la composition des Anglais.

Cela fera sûrement rire les esthètes pop du dimanche mais c’est un fait… On parle de ce Volcano comme d’une simple copie de MGMT ou du Currents de Tame Impala sorti en 2015 ? Il s’abreuve à la même source électronique mais il est d’une autre facture pop. Et puis pourquoi ne pas parler de T-Rex ou Kasabian ? On parle de pop stadium, et pourquoi pas ? Parfois, cela fait du bien aussi de se laisser juste aller à un simple plaisir, qui n’est jamais, au grand jamais, coupable. Et puis il n’y a rien de putassier ici, ou en tout cas pas plus que dans la grande majorité des groupes qui s’amusent volontairement (ou non, ce qui est le plus triste) à se singer, qui sont prêts à la moindre mélodie facile pour un passage pub ou la moindre élucubration pour passer chez Noisey.

Après des structures solaires, le soleil tu te le prends en pleine tronche avec des titres comme "Certainty", "Strange Or Be Forgotten", "All Join In", "Open Air", "Born Into the sunset", "How Would You Like To Go" ou le terrible "Mystery Of Pop". Bref, il n’est pas nécessaire de rentrer dans des détails d’analyse, de parler de l’utilisation de la septième de dominante dans tel morceau, de la cadence plagale dans tel autre, de marches harmoniques, etc., mais juste de dire wouahh !