C’est au Rigoletto, à Paris, que Greed Recordings a organisé le dernier concert de la tournée d’Action Dead Mouse. La soirée rassemble quatre groupes et cela rappelle les concerts des années 90, où plusieurs groupes partageaient une même affiche, autant d’occasions de découvertes.
Les premiers à entrer en scène sont les Mother Mountain, en provenance de Normandie. Le trio égrène des chansons pop-rock avec quelques touches de pop, d’une efficacité redoutable. Leurs titres rappellent des ambiances à la Jeff Buckley entre autres.
Visiblement les musiciens prennent un plaisir non dissimulé à jouer ce soir, les chansons sont bien orchestrées, efficaces et les voix du guitariste et du bassiste se mêlent à merveille, créant une atmosphère mélancolique. Leurs compositions sont de petits moments de bonheur, l’inventivité des trois musiciens est bluffante. Le set sera court mais satisfera une grande partie de l’assistance.
Changement de plateau, c’est un autre trio qui prend place, Fatabo. Les parisiens ont l’air à l’aise et démarrent sur les chapeaux de roue.
Ici aussi, guitariste et bassiste se partagent le chant, mais là on est plus dans un registre proche de Fugazi ou Dischord. Les titres sont sauvages. La musique sans concession joue sur des nuances de vitesse et de rugosité, alternant des passages plus contrastés.
A la frappe du batteur répond l’énergie du chanteur guitariste, mais aussi celle du bassiste chanteur.
L’énergie déployée par Fatabo est fabuleuse, c’est conteste une excellente prestation et une découverte foudroyante.
Le groupe n’a pas beaucoup de concerts à son actif, la formation est récente mais on sent déjà du vécu dans l’exécution de leurs titres.
C’est maintenant au tour d’Action Dead Mouse, en provenance de Bologne. Le groupe a essuyé quelques galères lors de cette tournée française, la panne de leur camion à peine passé la frontière étant le summum. Qu’on se le dise, leur album, Revenge of Doormats and Costers est un véritable bijou, reste maintenant à confirmer le plaisir onaniste du disque, en concert.
Et c’est une pure réussite, le quatuor réussit à transformer l’essai haut la main. Les titres de leur second album s’enchainent avec certains du premier. Tout est là , les demi-teintes, les explosions et les moments d’émotion pure. Filippo enchaine voix, guitare et sample de main de maître. Ces derniers sont produits en direct, pas de bouton "play", une véritable performance vu leur complexité.
Les quatre musiciens italiens font vibrer le Rigoletto au rythme de leur post-math-rock. La salle s’est mystérieusement remplie et il devient très difficile de s'y déplacer. Toujours est-il que le public est chaud et qu’il ne se retient pas pour acclamer la performance du groupe et les multiples rebondissements de leur musique, même en plein morceau. Il faut dire que certains passages sont tout bonnement époustouflants.
Le public essaiera bien de négocier un rappel, mais le créneau horaire est trop juste, le concert s’arrêtera au bout d’une bonne heure de plaisir. Le stand du groupe sera pris d’assaut pour obtenir disques et T-shirts, preuve s'il en était besoin, de l’engouement du public pour ce groupe.
Malheureusement, l’heure tardive ne me permet pas de rester pour profiter de la bonne humeur, et bonne musique, des Cornflakes Heroes et c’est bien dommage. Ce sera pour une autre fois. |